Avec X-Brain, Grégory Renard rend la voiture intelligente et plus sûre

Avec X-Brain, Grégory Renard rend la voiture intelligente et plus sûre

Par Céline Bruneau / Le 2 janvier 2017 / Actualité

Enfant, Grégory Renard était fan d’Ulysse 31. Le robot nono, le vaisseau Odysseus et surtout son ordinateur de bord futuriste Shyrka, une interface intelligente qui contrôle tous les appareils du navire. « J’ai toujours trouvé ça fou et j’ai voulu le reproduire ».
Pari gagné : Shyrka existe aujourd’hui sous le nom de X-Brain, un ordinateur central qui équipe non pas les vaisseaux spatiaux mais les voitures, et c’est Grégory Renard qui l’a créé.
X-Brain est un assistant personnel intégré au véhicule et avec lequel le conducteur peut communiquer par la voix. « Envoie un SMS à ma femme, actualise ma page Facebook, lis-moi le dernier tweet de Donald Trump, traduis moi la page 2 du Monde en anglais ». X-Brain a aussi un GPS intégré qui lui permet d’identifier des habitudes. « Quand je monte dans la voiture le matin, il sait que je vais au travail et, sauf contrordre, il m’indique cette direction », explique le PDG de la start-up, installé depuis 5 ans à San Francisco.
Au-delà du confort et du gain de temps de cette plateforme intégrée, Grégory Renard pointe un autre avantage : la concentration au volant. Avec X-Brain, pas besoin de manipuler son portable. Or « aux Etats-Unis 25 % des accidents sont dus au téléphone. C’est au-dessus de l’alcool ! », rappelle le créateur du logiciel. Ce dernier n’est « ni plus ni moins qu’une discussion en voiture comme on peut en avoir avec un passager ».
X-Brain est également connecté au téléphone et donc à l’agenda : « Quand j’ai pris ma voiture, raconte Grégory Renard (ndlr : sa voiture est une Tesla à pilotage automatique), mon ordinateur de bord a noté que j’avais un rendez-vous téléphonique avec French Morning et, à l’heure prévue, il m’a proposé de vous appeler, sans que j’ai besoin de rechercher votre numéro ».
De nombreux constructeurs automobiles comme Renault/Nissan, Honda, Toyota travaillent avec la start-up. L’assistant de bord est commercialisé depuis quelques mois sur des véhicules neufs. A partir de 2017, X-Brain pourra aussi être implanté sur des voitures vierges de tout programme. Pour arriver à ce résultat, il a fallu de nombreuses années de développement. « On a commencé en 1997 à travailler sur les prémices de ce qu’est aujourd’hui la start-up, c’était plus un projet fun qui partait d’un gros délire de geek ».
Au début des années 2000, ils sont en effet très peu nombreux à faire le pari de l’Intelligence artificielle. Pour sa part, Grégory Renard lance plusieurs projets, dès les prémices d’internet: des starts-up pour créer des sites web puis des applications qu’il revend pour financer d’autres projets qui lui tiennent à cœur. Le premier produit de Grégory Renard voit le jour en 2011, et s’appelle Angie. C’est un assistant personnel pour téléphone portable, une petite voix à qui l’on peut demander la météo du lendemain, de retrouver un contact ou le resto indien le plus proche. Ça vous rappelle quelque chose ? Normal, Angie est l’équivalent du Siri d’Apple pour téléphone Android.
Dans le milieu de l’Intelligence artificielle, le produit est tout de suite repéré et permet à son inventeur de partir en Californie grâce à Euratechnologies, un programme d’échange entre Lille et l’Université de Stanford. C’est là, au cœur de la Silicon Valley, où « tout se passe dans le domaine de l’IA » que le quadra toujours enjoué par les nouvelles technologies trouve la meilleure application aux héritiers d’Angie: le secteur de l’automobile.
Pour le moment, pas de levée de fonds en vue pour Grégory Renard qui a toujours préféré les éviter. « On s’auto-finance pour être le plus longtemps seuls maîtres à bord et pour garder notre vision, justifie le PDG. Une levée de fonds prend aussi beaucoup de temps et d’énergie et on pouvait s’en passer  jusqu’à présent ».
X-Brain emploie aujourd’hui une vingtaine de personnes, réparties sur trois sites : Paris, Lille et San Francisco. Une implantation aux Etats-Unis indispensable: « Ici on est au cœur du réacteur. C’est ici que ça se passe et que les clients nous cherchent » .

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