Peu de personnes savent que des Francais ont été impliqués très tôt dans la construction de la jeune république americaine. Il y eut Lafayette bien sûr, mais pas uniquement.
Dans son dernier livre, rédigé en anglais, When the United States Spoke French, le chercheur et professeur d’histoire François de Furstenberg raconte comment cinq Français ont intégré la vie politique, économique et culturelle américaine dans les années 1790.
Le lecteur est invité à suivre le parcours de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, le duc de La Rochefoucauld-Liancourt, Louis-Marie Vicomte de Noailles, Médéric-Louis-Élie Moreau de Saint-Méry et Constantin-François de Chasseboeuf, comte de Volney.
Leur point commun: ils idéalisaient alors la nouvelle république américaine, qui leur semblait propice à la réalisation des idéaux des Lumières. “Je les avais croisés durant mes recherches antérieures, je savais qu’ils avaient été à Philadelphie et j’étais curieux de savoir pourquoi et comment ils s’étaient retrouvés là”, raconte François de Furstenberg, qui enseigne l’Histoire à Johns Hopkins.
Lettres de recommandations à l’appui, les cinq hommes n’ont eut aucun mal à pénétrer au sein de la haute sphère américaine dès leur arrivée à Philadelphie. C’est ainsi que Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord devint très vite, l’ami intime d’Alexander Hamilton.
Les deux hommes avaient pour habitude de dîner et d’échanger, lors de ces moments, leurs idées politiques et économiques. Ces mêmes lettres permirent au Vicomte de Noailles et au Duc de Liancourt de sympathiser avec les ministres de Georges Washington et plus largement, ouvrirent les portes des salons francophiles aux cinq hommes. Cette présence dans les lieux de rencontre de l’élite américaine de l’époque, cette socialisation privilégiée et ce flirt avec les hautes sphères du pouvoir participa à rendre l’exil des Français plus doux.
Les recherches de François de Furstenberg se sont déroulées en grande partie aux États-Unis mais pas seulement. “J’ai passé le gros de mon temps dans les archives à Philadelphie mais je suis également allé à Paris, dans les archives du Quai d’Orsay et aux Archives nationales”.
De père américain et de mère française, c’est aux États-Unis, lors de ses études à la Johns Hopkins University, qu’il découvre l’histoire américaine. Aujourd’hui spécialisé dans l’histoire culturelle, politique et intellectuelle des États-Unis aux XVIIIème et XIXème siècles, son dernier livre est sorti le 14 juillet dernier, date hautement symbolique.