Pour sa 15e édition au consulat général de France à New York mardi soir, le French American Entrepreneurship Award (FAEA), organisé par le Club600, a insisté sur la victoire des trois start-up sélectionnées qui venaient de présenter leur projet respectif. Tour à tour, elles ont pitché devant un jury composé de Caroline Faucher-Winter, co-Présidente de la French Tech New York, Thany Brunner-Vinh, responsable du réseau French Founders à New York, Frédéric Rossi, Directeur Amérique du Nord de Business France et Polina Bogdanovitch, Managing Director de la Chambre de commerce franco-américaine de New York.
Il a tout de même fallu décerner un premier prix et celui-ci a été attribué à WeWard, une application qui incite à marcher davantage au quotidien. Partant du constat que 81 % des adolescents n’ont pas le niveau d’activité physique recommandé par l’OMS, son fondateur Yves Benchimol a conçu une application pour inciter ses utilisateurs à compter leurs pas, jouer avec leurs pairs et relever des challenges, et leur permet de remporter des cartes cadeaux et même de l’argent grâce à des partenariats. WeWard compte déjà 2,6 millions d’utilisateurs actifs, qui ont augmenté leurs pas de 24% et génère 20 millions de dollars de revenus annuels. « C’est une superbe récompense pour nous. Je suis arrivé à New York il y a un an et avais candidaté sans succès, ce prix montre qu’on a bien avancé », raconte Yves Benchimol, qui se réjouit aussi de tous les contacts que ce concours en plusieurs étapes lui a apportés.
La startup qui a remporté la deuxième place est aussi celle qui a gagné le Prix du Public présent mardi soir : Aspivix, un appareil qui est amené à remplacer le tenaculum utilisé pour poser le stérilet en cuir contraceptif chez les femmes. « Un outil antique et barbare, qui était déjà utilisé pour sortir les balles des soldats pendant la Guerre Civile. 120 millions de femmes souffrent de cette procédure traumatique dans le monde », explique Ikram Guerd, Managing Director US d’Aspivix, basée à Los Angeles. L’appareil développé par Aspivix permet, en un seul bouton déclenchant une légère succion sur le col de l’utérus, une pose beaucoup moins douloureuse du stérilet. Approuvé par la FDA aux États-Unis, il est commercialisé en Suisse (siège de la société) depuis quelques mois et sera bientôt en phase de test dans des cliniques pour femmes et centres de contraception américains. « C’est une fierté en tant que Française de recevoir ce prix, une reconnaissance. Notre objectif est d’éduquer et de gagner en visibilité aux États-Unis, où les droits reproductifs des femmes sont remis en cause », explique Ikram Guerd.
Enfin, la troisième place du prix du Jury a été décernée à Yuka et sa cofondatrice Julie Chapon. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore l’application en forme de carotte, elle permet de scanner des produits alimentaires et cosmétiques et d’avoir une note sur 100, de façon à ce que les consommateurs fassent des choix plus éclairés, mais aussi pour inciter les fabricants à améliorer la composition de leurs produits. Entreprise à mission et totalement indépendante, Yuka recommande aussi des produits mieux notés par sa plateforme à ses utilisateurs. Après un grand succès en France et en Europe, les trois fondateurs se sont installés à New York pendant un an pour développer le marché américain. Yuka affiche aujourd’hui 13 millions d’utilisateurs américains et 20.000 nouveaux utilisateurs par jour. « 21 % de nos utilisateurs ont perdu du poids, dans un pays où un tiers de la population adulte est obèse », s’enthousiasme Julie Chapon. « Nous sommes ravis d’être là, tout prix qui renforce notre visibilité ici est bon à prendre », ajoute-t-elle. Elle compte encore sur la force du bouche-à-oreille et des réseaux sociaux, mais aussi une couverture médiatique américaine pour accélérer dans le pays, tout en restant 100% autonome.