« L’eau, c’est la vie et nous devons la préserver », insiste Anthony Ginter, le co-fondateur de Waterdiam. Créée en France en 2012 et basée depuis un an à Miami, la société développe un concept innovant pour le traitement de l’eau de l’industrie agro-alimentaire sans utilisation de produits chimiques.
Waterdiam porte plutôt bien son nom puisque la société utilise un système de traitement écologique de l’eau à base d’électrodes en diamant synthétique. « C’est une technologie, basée sur le même principe que l’électrolyse, qui agit sur la structure moléculaire de l’eau, et, sans rien y ajouter, détruit les impuretés tout en lui donnant des performances nouvelles », explique l’entrepreneur français de 48 ans, diplômé d’une école de commerce.
Cette découverte, Anthony Ginter l’a faite un peu par hasard, il y a quatre ans, alors qu’il réalisait une expérimentation sur l’eau dédiée à l’abreuvement du bétail d’un agriculteur. « Dans les mois qui ont suivi l’installation de notre dispositif, le producteur laitier a observé une baisse importante de la mortalité de ses veaux ainsi qu’une hausse de la production de lait qui était également de meilleure qualité. Surtout, voyant la santé de ses animaux s’améliorer, il a réduit l’utilisation d’antibiotiques ».
Fort de ce constat, l’entrepreneur français a souhaité renouveler l’expérience sur d’autres exploitations agricoles. « À chaque fois, les performances ont été similaires », se réjouit-il. Cependant, surpris par les résultats, Anthony Ginter a décidé d’arrêter la commercialisation de son concept et de reprendre toutes les recherches. « Nous sommes repartis de zéro afin de maîtriser parfaitement le dispositif et d’en améliorer l’efficacité, indique-t-il. Nous avons mis le doigt sur une technologie importante qui pourrait remettre en cause un certain nombre de règles, mais avant de l’affirmer, il faut être capable de le prouver ».
Aujourd’hui, Waterdiam poursuit sur sa lancée. La société réalise une série d’études chez un producteur laitier près du lac Okeechobee et à Tallahassee au sein d’une exploitation de chèvres. « En Floride, les chèvres font face à de nombreuses infections intestinales dues à des parasites qu’il faut traiter en utilisant des médicaments, raconte Anthony Ginter. Ainsi, grâce à notre dispositif, nous espérons pouvoir réduire, ou même arrêter, l’utilisation de ces antibiotiques. On ne parle pas de miracle, c’est très scientifique ».
En attendant, le concept de Waterdiam a déjà été récompensé par le Prix de l’Innovation de la Chambre de Commerce Franco-Américaine (FACC) de Floride en mai. La société s’est par ailleurs qualifiée pour la grande finale du Startup Tour, un concours organisé par le réseau FrenchFounders destiné aux jeunes pousses françaises partant à la conquête de l’Amérique du Nord, qui se déroulera le mois prochain à New York.