Ville d’histoire, de fête, de cuisine et de musique, la Nouvelle-Orléans offre une expérience du Sud des États-Unis unique. Avec plus de 350 000 habitants et des touristes venus du monde entier, la ville star de la Louisiane réserve autant de surprises que de pièges à touristes à éviter.
C’est le quartier le plus emblématique de la Nouvelle-Orléans, construit par les colons français en 1718. Facile d’approche, grâce à son plan en damier, le French Quarter charme par son architecture coloniale typique de la Louisiane, ses nombreux bâtiments en briques et balcons en fer forgé, ses rues aux noms français (Chartres, Bourbon, Toulouse, Royal…), ses brasseries où goûter aux écrevisses à l’étouffée (Galatoire, Antoine’s…) et son lot de boutiques, librairies anciennes et galeries d’art. Un verre au Chart Room permet d’assister le samedi en début d’après-midi aux traditionnels défilés et fanfares de la ville, de recevoir un des multiples colliers multicolores envoyés par la foule, et d’écouter orchestres de jazz de rue à volonté.
À éviter : Bourbon Street est la rue de la fête et du vacarme. Tous les soirs se concentre ici toute la jeunesse alcoolisée de la Nouvelle-Orléans, quelques fast-food de mauvais goût et défilent des voitures customisées, aux enceintes hurlant de la musique bon marché. Pour sortir du chaos, descendre sur Chartres ou Royal Street où quelques artistes composent des poèmes à volonté, et s’observent les plus beaux bâtiments de la ville.
Quartier historique du jazz et du blues, le Faubourg Marigny est l’autre quartier de la fête de la Nouvelle-Orléans. Artère centrale, Frenchmen Street compile tous les bars et lieux de concerts où venir écouter les meilleurs groupes locaux. Le Balcony Music Club, Snug Harbor, d.b.a et le Bamboula’s sont des institutions. L’entrée est, pour la plupart, gratuite et le pourboire aux artistes – généralement de bonne qualité – vivement conseillé. Un passage pour un diner ou un verre au bar de l’hôtel Peter and Paul, vaut également le détour. Cette ancienne église, réfectoire et couvent du XIXe siècle est aujourd’hui l’adresse chic la plus courue de la Nouvelle-Orléans.
À éviter : À moins d’aimer le tintamarre permanent et les décibels à tue-tête, les bars gays du quartier de Marigny donnent la nausée. À proscrire aussi, les soirées bachelor party réservées aux colonies de filles qui aiment hurler.
Pour aller plus loin : À l’est du Faubourg Marigny, le quartier de Bywater, bien moins fréquenté par les touristes, dévoile une image plus bohème de la Nouvelle-Orléans. En louant un vélo, on navigue entre les ruelles bordées de maisons colorées et de petits cafés avec terrasses. Les fresques murales sont davantage présentes à l’image de la galerie du Studio Be qui montre les talents de l’artiste Brandon Odums centré sur la culture noire, ses héros et leaders historiques. Par une promenade passant par le hangar à peintures de Dr Bob, on rejoint le pont de Crescent Park sur les rives du Mississipi, direction l’excellent bar à vin Bacchanal, sa grande terrasse sous les arbres et son orchestre de jazz.
Quartier touristique de la Nouvelle-Orléans, le parc de Jackson Square vaut pour sa cathédrale Saint-Louis, érigée en 1718. Vu l’afflux de touristes, de carrioles à cheval et de magasins de souvenirs, seul un bref passage est conseillé. Le marché aux puces « French Market », avec ses têtes d’alligator et son artisanat vaudou, n’est pas le plus mémorable mais vaut le coup d’œil. Plus singulier, le Café du Monde, sa large terrasse et sa spécialité de beignets au sucre rendent la pause sympathique.
À éviter : la croisière en bateau à vapeur sur le Mississipi. Une tradition de la Nouvelle-Orléans qui embarque des milliers de touristes, retraités en majorité, pour 2 heures de balade au son d’un orchestre jazz et d’un buffet de moyenne qualité. La balade autour du port permet de comprendre la physionomie du Mississipi et rappelle l’histoire de l’esclavagisme et de la traite humaine organisés là.
Du French Quarter, on monte dans l’un des fabuleux street car de la Nouvelle-Orléans (1,25$ le trajet par personne), direction Charles Avenue, là où passe chaque année le traditionnel défilé de Mardi Gras. Autour du cimetière Lafayette, ses tombes richement décorées et sa végétation rampante, se découvrent les maisons, manoirs et demeures les plus cossues de la ville, toutes bordées d’arbres et de chênes verts tentaculaires. À voir, le manoir Buckner daté de 1856, et ancienne résidence du magnat du coton Henry Sullivan Buckner ou la Bradish Johnson House, un exemple du style Beaux-Arts de 1872. La galerie de photographies David Spielman révèle les plus beaux clichés en noir et blanc de la ville. En face, le restaurant culte Commander’s Palace réunit toutes les bonnes familles et touristes bien renseignés, autour d’un menu créole gourmet.
Pour aller plus loin : Magazine Street est l’artère commerciale de la Nouvelle-Orléans. 9,5 kilomètres de boutiques, bars, restaurants et galeries. Pour bien faire, démarrer à La Boulangerie, l’adresse la plus courue pour petit-déjeuner et déjeuner, demander le croissant aux amandes, légion, puis trouver une place à l’angle de Louisiana Avenue, où boutiques de mode vintage et d’antiquités et restaurants à po’ boys (les sandwichs typiques de la Louisiane) valent le passage.
Au nord de la Nouvelle-Orléans, le quartier résidentiel de City Park vaut pour son parc historique de 1856 situé le long du bayou Saint-Jean. Un parc où a élu domicile le NOMA, le New Orleans Museum of Art, riche de nombreuses pièces d’art africain et d’un fonds photographique passionnant. Les expositions y sont généralement de grand intérêt, à l’instar de l’artiste americano-kenyane Wangechi Mutu (jusqu’au 14 juillet 2024) ou d’Afropolitan dédiée à l’art contemporain africain (jusqu’au 29 décembre 2024). La promenade au Besthoff Sculpture Garden est imparable, et permet de voir, entre rivières et chênes centenaires, l’ours de Frank Gehry, la tête de mort géante de Katharina Fritsch ou le labyrinthe des miroirs de Jeppe Hein. À quelques encablures, Parkway Bakery and Tavern est l’adresse phare pour avaler le sandwich Poor Boy, sa spécialité. Éviter la version Large, et préférer la demi-baguette roast beef, sauce gravy, frites, mayo, tomates et concombre, qui cale l’estomac à coup sûr.
Pour aller plus loin : En Uber, rejoindre le quartier historique de Tremé, le plus vieux quartier afro-américain des États-Unis et guère fréquenté par les touristes. Petit bijou, le Backstreet Museum fait découvrir toute la culture afro-américaine de la Nouvelle Orléans via une collection d’objets, masques, costumes et vidéos relatifs aux Mardi Gras, aux processions funéraires de jazz et autres traditions. Un passage au Louis Armstrong Park, qui rend hommage au célèbre trompettiste né à la Nouvelle-Orléans, vaut la photographie sous le grand néon.
À 2h30 de la Nouvelle-Orléans se trouve l’Atchafalaya Basin, la zone marécageuse la plus vaste des États-Unis (plus de 400 000 hectares). Des paysages exceptionnels et mystiques de bayou, peuplés de cyprès immenses, de rivières sinueuses, où font leurs nids plus de 250 espèces d’oiseaux et rodent reptiles et, dit-on, près d’un million d’alligators.
À éviter : les swamp tours proposant des virées en air-boat bruyants, les embarcations à plus de 8 personnes et celles attirant l’alligator en lui donnant directement à manger. En s’y prenant quelques jours à l’avance, le River of Swamps Tour fait monter en tout petit comité dans le bateau de Ronnie Briscoe, un amoureux du bayou. Photographes, journalistes et passionnés de nature réservent chez lui pour une eco-balade instructive et intime de 2h30 à travers les marais.