Voyageur occasionnel ou aguerri, vous l’aurez sans doute remarqué : les vols directs des Etats-Unis vers la France sont plus rapides que dans le sens inverse. Pourquoi ? C’est la question bête de la semaine.
Ce sont les vents qui influent sur la rapidité de l’avion. Il existe dans l’hémisphère nord un ensemble de vents dominants d’ouest en est, plus ou moins forts chaque jour. Dans ce couloir aérien, les vents peuvent atteindre près de 200 km/h. Les avions, au départ des Etats-Unis, ont donc tout intérêt à l’emprunter pour aller plus vite. A l’inverse, ils ralentissent s’ils font face au vent.
C’est le principe de la feuille d’arbre qui tombe d’une branche, explique un expert. “S’il n’y a pas de vent, elle tombe verticalement de là où elle s’est détachée de l’arbre, explique Jean Serrat, ancien commandant de bord et spécialiste de l’aviation. S’il y a du vent, elle est emportée par les rafales, et va se poser très loin de la branche dont elle s’est séparée.” Autrement dit, il faut ajouter ou soustraire à votre vitesse de déplacement, la vitesse de déplacement de l’élément dans lequel vous évoluez.
A vos calculettes. Dans le cas d’un vol New York-Paris, explique l’expert, si l’avion vole à une vitesse de 800 km/h, il faut donc ajouter 200 km/h, c’est-à-dire la vitesse de déplacement de la masse d’air. Par rapport au sol, l’avion se déplace donc à 1000 km/h. Dans le cas d’un vol Paris-New York, c’est le contraire. On soustrait 200 à 800, soit une vitesse de 600 km/h.
Résultat : pour la même distance, soit environ 5800 km, l’avion met 5 heures et 45 minutes pour aller à Paris, et près de 10 heures pour aller à New York. Bien sûr, le temps de vol varie en fonction de la rapidité des vents.
C’est pour cette raison que les avions au départ des Etats-Unis empruntent des trajectoires “souvent très nordiques“, précise Jean Serrat, à l’inverse des vols au départ de l’Europe, qui optent pour des trajectoires “plus au sud de l’Atlantique afin d’éviter au maximum les vents contraires.“