Pour vivre à Los Angeles, il faut accepter de cohabitater avec le bruit des hélicoptères.
Ceux-ci survolent la ville de jour comme de nuit, au point que leur vacarme fait partie intégrante du paysage sonore. Mais au fait, pourquoi sont-ils si nombreux dans le ciel de L.A ?
Avec ses 1 200 kilomètres carrés de superficie, Los Angeles n’est pas une ville facile à surveiller. D’autant que la criminalité (gangs, fusillades, cambriolages, incivilités sur les routes) se retrouve dans de nombreux quartiers. Pour se donner les moyens de lutter contre les délinquants, la police de L.A s’est dotée de la plus large flotte d’hélicoptères de toutes les villes des Etats-Unis : 19 appareils estampillés LAPD sillonnent le ciel jour et nuit. Pas tous en même temps, bien sûr, mais au moins deux à chaque instant, et ce de 8h30 à 4h30 du matin.
La police n’est pas la seule unité de sécurité à squatter les airs. Il y a aussi les 18 hélicoptères du comté du shérif de Los Angeles, dont la base se trouve à l’aéroport de Long Beach, les six engins utilisés par les pompiers, et les deux du Children’s Hospital Health.
Le ballet aérien ne s’arrête pas aux frontières de la ville, puisqu’au nord les polices de Burbank, Glendale et Pasadena ont organisé leur propre escadron de trois hélicoptères, pendant qu’à l’ouest, les garde-côtes veillent aux secours sur terre et en mer avec aussi trois appareils.
Et ce n’est pas fini ! Les réalisateurs de films, les journalistes de télévision, les régulateurs du trafic routier et les touristes ont eux aussi de bonnes raisons de vouloir observer la ville d’en haut, et ils ne s’en privent pas.
Sans parler des hommes d’affaires et des stars qui, pour le coup, s’intéressent moins à la vue du ciel qu’à l’efficacité d’un trajet par les airs, dans une ville connue pour ses embouteillages chroniques, faute de transports en commun efficaces.
Le développement du transport en hélicoptère à Los Angeles a aussi été favorisé par une règle très spécifique à la ville, qui a longtemps obligé les promoteurs immobiliers à construire des immeubles à toits plat, avec une aire d’atterrissage.
Cette contrainte, qui courait depuis quarante ans, a finalement été abandonnée l’année dernière, ouvrant la porte à davantage de fantaisie dans l’architecture urbaine, et peut-être, sait-on jamais, une réduction du trafic aérien au-dessus de nos têtes !