C’est l’histoire de trois amis d’enfance franco-belges qui décident de monter une start-up. « On a chacun lâché nos boulots. Felix était avocat, Etienne chercheur, et moi j’étais dans la banque », raconte Melchior Scholler, 31 ans.
Le premier acte se déroule en 2012 à Paris, dans l’incubateur du Camping. Leur app’ s’appelle Poutsch, et on pourrait la décrire comme un réseau social autour de l’opinion. Une interface qui permet de poser et de répondre à des questions sur à peu près tout et n’importe quoi (la crise ukrainienne, la légalisation du cannabis, ou votre type de café préféré) – et consulter les réponses des autres. On peut aussi suivre des utilisateurs, calculer sa compatibilité avec une autre personne, obtenir les tendances géographiques des réponses…
En janvier 2013, deuxième acte : la petite équipe poursuit Poutsch à New York, et emménage dans un loft à Williamsburg (Brooklyn). « Nous n’avions pas d’attaches à Paris, et tous très envie de venir aux Etats-Unis, où nous avions étudié », poursuit Melchior. Quelques semaines après leur arrivée, ils séduisent le jury du French-American Entrepreneurship Award.
En ce mois d’avril 2014, la petite troupe, qui compte désormais cinq personnes, entame un nouvel acte. Elle a effectué une levée de fonds à six chiffres – « quelques angels, de la famille et des amis » -, imaginé nouveau design et changé de nom, devenant Voice.
Le concept, lui, reste le même. « Notre appli, a un côté social, ludique, introspectif… C’est plus marrant que de répondre à un sondage », juge Melchior Scholler, faisant défiler les questions sur son téléphone. Les fondateurs voient aussi dans Voice un instrument démocratique. « On a créé Poustch en réfléchissant au Printemps arabe. On se disait que s’il existait Twitter ou Facebook, aucun réseau ne permettait d’agréger les opinions », affirme Félix Winckler, l’avocat de la bande. « Et puis, nous sommes un modèle alternatif aux sondages classiques, créés sur commande, pour des clients. Nous donnons la possibilité aux gens de prendre la parole », poursuit-il.
Reste que Voice n’est pas la seule application sur ce créneau – son défi est maintenant de devenir la référence dans ce domaine. Pour le moment, la machine est en bonne voie. Si la plupart des questions rassemblent moins d’une centaine de réponses, les plus populaires montent jusqu’à 3.000 ou 4.000, voire plus lorsqu’elles sont intégrées par des blogs ou des médias. Les fondateurs revendiquent 200.000 réponses récoltées par jour.
De l’audience de Voice dépendra la réussite de son business model : l’équipe aimerait générer des revenus autour de l’exploitation et la promotion de données pour le compte de publicitaires, d’éditeurs, de responsables marketing, de politiques… Votre avis vaudra-t-il de l’or ?
One Response
Cela ressemble beaucoup a Qwanz, a part le design de l’interface. Quid de l’interet d’une telle app en dehors de Facebook. Les utilisateurs vont commencer à reduire le nombre d’app en serviceet se cantonner a quelques apps majeures FB,TW, Pinterest, Instagram, etc. Par contre rachat possible et integration à l’un des gros hubs. Oui possible si le traffic devient comme celui d’un WhatsApp.