En plein cours de chant lyrique, quand elle débutait dans la chanson, Violette de Bartillat est partie dans une improvisation sur un morceau de Mozart. “Mon prof m’a dit: merci, mais Mozart savait ce qu’il faisait, rigole-t-elle. Si tu veux improviser, fais d’autres types de musiques.”
Le conseil n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Aujourd’hui, la chanteuse, qui se fait appeler “Violette” sur scène, se passionne pour les “musiques improvisées” (jazz, gospel, R’n’b…). Avec son groupe, “La Vie en rose“, elle viendra offrir un aperçu de son univers musical au croisement de plusieurs influences françaises et américaines au public de la “Raclette Party” organisée par French Morning samedi 19 janvier au restaurant Fifth & Mad. “On vit dans le moment. Le groupe ne sait jamais où il va. On fait de la composition en temps réel. C’est un état d’esprit très excitant”, dit-elle.
L’aventure musicale de cet enfant de l’île de Ré commence quand elle a 5 ans. Sa mère la met au piano. Mais son “truc”, c’est plutôt les percussions. “J’aimais l’aspect primal de la batterie. Ça m’apaisait“, glisse-t-elle. Installée à Paris, elle étudie les percussions classiques au conservatoire du VIIème arrondissement. Après un passage par la case “chant lyrique”, elle commence à explorer les musiques d’improvisation. “À 20 ans, j’étais tiraillée. J’étais en hypokhâgne. J’essayais de comprendre si je voulais faire Sciences po ou du rock“.
Un certain Didier Lockwood, un ami de la famille, l’a aidé dans sa quête. “Il m’a beaucoup soutenue à un moment où j’avais besoin de confiance, dit-elle à propos du célèbre violoniste français de jazz décédé l’an dernier. Elle fait même une année dans son école, le Centre de musiques Didier Lockwood. “Je me souviens de son charisme naturel. C’était un démocrate du jazz. il voulait partager la musique avec son audience. C’est quelque chose que j’essaie de retenir quand je travaille sur la technique. La musique n’est pas un miroir. C’est un moment de partage“.
Les Etats-Unis paraissaient la prochaine étape logique pour la jeune artiste. En 2007, elle part étudier à la célèbre Berklee College of Music à Boston, repaire de musiciens en herbe, pour se perfectionner en jazz. “Je me suis retrouvée 24h sur 24 avec des gens qui partageaient la même passion. Je n’avais plus l’impression d’être une extraterrestre. C’était libérateur“. Au terme de ses deux ans d’études, elle décide de s’installer à New York, mais multiplie les déplacements pour les concerts avec son groupe, La Vie en rose, formé à la fin de ses études avec des camarades de l’université. “On s’est créé une niche de jazz, chansons françaises et de pop. Ca a pris du temps de s’implanter. Au début, je vivais dans les bus chinois Fung Wah entre New York et Boston. J’ai un traumatisme du bus maintenant!“, plaisante-t-elle.
Entre ses concerts publics et privés, la chanteuse vient de sortir un nouvel album, “Falling Strong”, produit par Brian Bacchus, un vétéran de la musique qui a aussi travaillé sur le “Come away with me” de Norah Jones. “C‘est un beau parcours, estime-t-elle. Je ne regrette pas mes choix“.