Deux fois par mois, les lecteurs de French Morning nous soumettent leurs problèmes liés à l’expatriation et nous essayons de les aider en leur proposant des réponses apportées par les plus grands auteurs de développement personnel.
Aujourd’hui, l’histoire de Sébastien qui voudrait bien se faire des vrais amis américains.
« En 15 ans, j’ai dû venir à New York une bonne vingtaine de fois et lorsqu’un poste s’est débloqué pour moi, j’ai tout de suite dit oui. De la ville, je connaissais surtout les clubs, les restos, tous les endroits pour faire la fête. En tant que Français dans le “milieu de la culture”, je n’avais aucun problème pour rencontrer des garçons. Je crois que je suis assez doué pour nouer des contacts.
Quand je me suis installé, j’ai cherché des rencontres plus sérieuses. Et, comme tout le monde, je suis tombé des nues. Après avoir rencontré un garçon à qui, de toute évidence, je plaisais beaucoup (c’est lui qui me l’a dit ! Et pas qu’une seule fois !), il m’a laissé sans nouvelles malgré mes relances (sans doute un peu insistantes). Et oui, m’a-t-on expliqué, les Américains sont comme ça. À force d’être tout le temps dans le positif, on ne sait jamais ce qu’ils pensent…
J’étais vexé.
Alors, dès que j’ai pu, j’ai invité mes voisins à un barbecue sur le rooftop que nous partageons pour montrer au monde entier que je n’avais pas perdu mon talent : celui de me faire des amis. La soirée s’est très bien passée. À 6:30pm, pile, la terrasse était pleine de monde. On a beaucoup parlé. Et même si, trois heures plus tard, tout le monde était parti, j’étais vengé. On ne voulait peut-être pas sortir avec moi. Mais on recherchait mon amitié. La vie était belle.
Étrangement, pas un seul de mes voisins ne m’a rendu l’invitation. On se croise dans les ascenseurs, dans le lobby. Je caresse leurs chiens. Ils me souhaitent tous une journée merveilleuse. Il nous arrive même de patienter pour un latte dans la même ligne en plaisantant. Et pourtant, cela ne leur viendrait pas à l’idée de m’inviter à dîner.
Alors j’ai pris les devants. Un voisin plus âgé m’avait souvent dépanné à mon arrivée et je voulais le remercier en lui payant une bière. Un genre de grand-père retraité de la finance avec plein d’enfants et de petits enfants. Quand je lui en ai parlé, il est devenu écarlate et ne m’a jamais fixé de date. Je n’ai pas insisté ni renouvelé mon invitation.
D’où ma question, French Morning : comment se fait-on des amis américains ? »
De toute évidence, Sébastien, vous éprouvez de la déception et vous nous posez la question, peut-être sous la forme d’une plaisanterie : existe-t-il une méthode pour se faire des amis. Eh bien la réponse est oui !
Voyons tout d’abord ce que dit Michelle Larivey dans La puissance des émotions sur la déception que vous ressentez.
Qu’est-ce que la déception ?
« La déception n’est pas une émotion en elle-même. Elle indique mon insatisfaction, mais se distingue de celle-ci par sa cause : un espoir ne s’est pas réalisé. Je suis déçue dans mes attentes.
Cela dit, la déception, comme l’insatisfaction, s’accompagne toujours d’émotions. Je suis déçu avec un sentiment de tristesse, déçu et en colère, ou les deux à la fois; je suis déçu et découragé, jaloux, etc. »
À quoi sert la déception ?
« Il n’y a pas de déception sans attentes préalables, que celles-ci aient été explicites ou non. C’est l’écart entre mon attente et ce que je vis qui produit ma déception. La déception me permet donc d’identifier mes attentes avec précision. Ce qui peut être une première étape pour me permettre de définir plus clairement mes besoins et de préciser dans quelle mesure j’en porte la responsabilité ou je la fais porter à d’autres. Pour toutes ces raisons, les émotions liées à la déception sont d’un grand secours et il est utile de les ressentir. »
Que faire avec la déception ?
« La solution n’est certes pas de ne plus attendre, comme il est à la mode de le recommander. Les attentes ne sont pas réellement contrôlables, car elles relèvent du désir. Or, le désir est inhérent à la vie des êtres, qui ont une capacité de représentation et d’anticipation. Ignorer le désir, c’est supprimer l’un des moteurs qui nous poussent à nous mobiliser pour satisfaire nos besoins, y compris nos besoins d’actualisation en tant que personne. C’est pour ne pas souffrir que nous décidons de limiter nos attentes. Mais c’est la peine qui, même si elle est difficile à vivre, me renseignera sur mon besoin.
M’arrêter pour vivre ma déception m’aidera aussi à identifier le réalisme de mes attentes. Si nécessaire, je pourrai aussi m’interroger sur la part qui me revient dans le fait que mes attentes soient déçues. »
Nous vous proposons donc l’étonnant Comment s’entourer de gens extraordinaires…
“Nous connaissons tous le dicton qui se ressemble s’assemble. Il s’applique particulièrement bien aux personnes extraordinaires. Si vous commencez à fréquenter des personnes extraordinaires, vous commencerez à rencontrer par leur entremise d’autres personnes extraordinaires. En rencontrant les amis de vos amis extraordinaires, vous vous rendrez compte que non seulement ils s’entendent bien entre eux, mais qu’ils ont eux aussi d’autres amis extraordinaires. C’est ainsi que se forme tout un réseau de personnes extraordinaires.
C’est ce que j’appelle la spirale de l’amitié. Plus vous fréquentez de personnes extraordinaires, plus la spirale prend de l’ampleur.
De cette spirale naissent de précieuses amitiés, authentiques, profondes, durables et bénéfiques, qui rehaussent la qualité de la vie. Dans cette spirale, les gens s’entraident pour que les besoins ou désirs de chacun soient satisfaits, qu’ils soient de nature professionnelle, personnelle ou sentimentale. (…)
Lorsque vous ne fréquentez que des personnes extraordinaires, si peu nombreuses qu’elles soient au départ, vous finissez par constater que de plus en plus de personnes intéressantes commencent à peupler votre vie.
Ces personnes vous ouvriront des portes en plus de vous faire connaître un monde nouveau, que ce soit sur le plan financier, social, intellectuel, affectif, spirituel ou culturel. »
📆 Retrouvons-nous dans 15 jours avec l’histoire de Claire et Karim, qui n’ont peut-être pas déménagé à Miami pour les bonnes raisons…
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