On se souvient des livres américains faisant, il y a quelques années, l’apologie de l’éducation et du “parenting” à la française. Aujourd’hui, Véronique Dupont leur rend la pareille.
Dans son nouveau livre, Super Kids ! (Ed. Les Arènes), cette journaliste à l’AFP (Agence France-Presse), qui a scolarisé ses deux filles dans une maternelle américaine à New York puis au Lycée international de Los Angeles (LILA), met en avant les bienfaits de l’éducation à l’américaine, souvent caricaturée et mal-comprise en France. Son espoir: que cette dernière s’inspire des nombreuses bonnes pratiques développées au pays de l’Oncle Sam en la matière. “Aux Etats-Unis, on célèbre l’enfant. L’accueil est plus bienveillant. Le rapport avec les enseignants est beaucoup plus égalitaire et la discipline, douce”, énumère-t-elle.
Pour nourrir son livre, la journaliste, quinze ans d’Etats-Unis au compteur, s’est appuyée sur son expérience de parent et sur des entretiens avec des experts en éducation, des enseignants et des enfants notamment. Il en ressort un ouvrage de plus de 200 pages, où l’auteure aborde des sujets comme la construction de la confiance en soi chez l’enfant, les rapports entre les élèves et les enseignants, les innovations pédagogiques dans le système américain décentralisé et l’exercice de la discipline dans les salles de classe et en dehors. Elle s’attaque également à plusieurs clichés, comme celui de l’enfant-roi capricieux auxquels les parents ne diraient jamais non. “Toute crise de larmes, toute colère, tout refus obstiné de dire bonjour n’est pas automatiquement catalogué comme caprice. Les Américains considèrent que le cerveau de leurs petits anges est, après tout, ce qu’il est: immature“, écrit-elle notamment.
Le livre est parsemé de recommandations à destination des parents et enseignants français, de “les faire rire aussi souvent que possible, pour mieux les garder concentrés” à l’adoption d’un ton plus positif au sein de la salle de classe – “tutoiement“, “utiliser l’erreur comme un outil d’apprentissage“…
Retournée en France avec ses filles aujourd’hui âgées de 8 et 10 ans, Véronique Dupont reconnait que l’adaptation n’a pas été facile. “Elles ont trouvé l’environnement très strict. Il y a beaucoup plus de règles, de réprimandes, moins de participation… Elles s’y sont faites“, dit-elle. Elle aussi a subi un contre-choc culturel. “Entre parents, il n’y avait pas de communication. C’était la croix et la bannière pour avoir l’e-mail des autres parents d’élèves. J’ai voulu faire une liste de classe et je n’ai eu aucune réponse. Les enseignants n’ont pas aidé. Personne ne voulait avoir de rapport avec les autres gens de la classe, ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis“.
Pour autant, hors de question de “tout jeter” en France. “Je ne veux pas convertir les enfants français en petits américains“, glisse-t-elle, égrainant ce qui fait selon elle la force de l’éducation à la française – “l’initiation des enfants à la culture, ne pas être toujours dans le divertissement, leur apprendre à goûter à des choses différentes…“. “Il ne faut pas élever les enfants à l’américaine, conclut-elle. Il faut les élever un peu plus à l’américaine“.