Depuis le 1er septembre, le Texas, l’Arkansas et l’Oklahoma se sont dotés d’un nouveau consul de France. Une consule en l’occurence, et ce, pour la première fois. Valérie Baraban est en effet la première femme à prendre les rênes de la diplomatie française dans le sud des États-Unis.
Pour elle, il s’agit d’un retour aux Etats-Unis, justifié par l’envie de participer au développement de la France de l’autre côté de l’Atlantique. « J’ai enseigné pendant deux ans à l’Université de Californie à Berkeley et je voulais retrouver ce contact avec les Américains », explique-t-elle. C’est un premier poste de consule pour cette ancienne conseillère diplomatique que rien, pourtant, ne prédestinait à ce rôle.
Enseignante pendant dix ans, cette agrégée de philosophie mène ses recherches de doctorat sur l’histoire de la philosophie esthétique, ce qui la conduit à travailler avec des artistes et des photographes. En parallèle, elle se lance dans des études scientifiques et apprend le chinois. Cette palette d’expériences acquises l’amène ainsi à diriger la coopération et l’action culturelle à l’ambassade de France à Pékin où elle officie, durant quatre ans, à la tête de 180 personnes, avant de rejoindre les bancs de l’Otan.
Normalienne, Valérie Baraban a surtout fait une carrière diplomatique dans les affaires stratégiques. Elle fut en poste à Bruxelles pour suivre les dossiers relatifs aux opérations militaires. Elle y est également en charge de la réforme de la gouvernance du renseignement.
Sortir des clichés du Texas et de la France
Sa carrière la porte, en 2017, à l’Élysée où elle devient conseillère diplomatique, toujours dans ce domaine ultra-sensible. « J’ai souhaité repartir et retrouver mon métier de diplomate. Loin de mon parcours, j’ai choisi les États-Unis et surtout Houston où l’avenir se joue. Effectivement, les États du sud reprennent une certaine vigueur, notamment le Texas, État puissant ayant des atouts économiques, financiers mais caricaturé par les Européens alors qu’il y a tout un potentiel de richesses inexploitées, y compris en termes culturel et social. Il y a des dynamiques démographiques, technologiques et de diversification commerciales qui s’opèrent ici », explique la nouvelle consule.
La transition énergétique au pays des pétroliers, mais aussi le nouveau chapitre du spatial avec la présence d’Elon Musk dans la circonscription, sont aussi des arguments pour justifier sa présence. Elle n’en reste pas moins dédiée aux autres missions de sa fonction, parmi lesquelles la diplomatie d’influence qui consiste à mieux faire connaître le Texas, dans sa diversité et sa complexité, aux Français. Elle vise également à véhiculer une autre image de notre pays, un peu trop caricaturée dans ce sud des États-Unis. « Cette attractivité dans les deux sens me semble extrêmement intéressante à développer ».
Valérie Baraban souhaite aussi vitaliser les investissements, étendre la couverture industrielle française, saisir les opportunités et le faire savoir auprès des acteurs français. Faire en sorte que les échanges de talents et les financements prospèrent dans cette région.
Sans oublier la culture qui occupera une partie de son agenda et qu’elle veut développer en s’appuyant sur le lancement des villas Albertine aux États-Unis. Dans cette nouvelle dynamique, Valérie Baraban aspire à aider les artistes français, à favoriser les expositions et veut entreprendre la circulation des œuvres mais aussi la création et les investissements dans l’art.