Baptême du feu pour Valentin Lefebvre. Ce lundi 11 octobre, son jeune centre d’art La Découverte a mis aux enchères sa première œuvre numérique animée, son premier NFT. Une plongée dans un monde en pleine ébullition.
L’entrepreneur français de 28 ans attendait ce moment depuis plus de deux ans, depuis son « coup de foudre » pour l’art immersif lors de la visite de l’exposition Van Gogh à l’Atelier des Lumières, à Paris. « Je suis tombé instantanément amoureux de l’expérience. C’était ça que je voulais faire et je voulais absolument le faire aux Etats-Unis car c’est un marché gourmand d’expériences nouvelles », se souvient Valentin Lefebvre, qui partage son temps, depuis dix ans, entre la France et la Floride. C’était avant l’engouement des Américains pour les grandes expositions numériques qui voyagent aujourd’hui à travers le pays, de New York à Los Angeles.
De la Covid au NFT
Il quitte alors son travail chez Fitness Park et, en janvier 2020, saute dans un avion direction Miami, une ville qu’il connaît bien pour y avoir étudié et travaillé, avec un local en vue pour créer « un centre immersif à la française destiné au marché américain ».
La pandémie de Covid chamboule ses plans : un des investisseurs décède et, avec lui, disparaît le contrat sur le local. Valentin Lefebvre n’abandonne pas. En novembre 2020, il revient à Miami pour chercher de nouveaux investisseurs et un nouveau lieu d’exposition. « Je trouve les deux, mais c’est la grande marque UFC qui achète le local et me laisse bredouille, après six mois d’efforts ».
Sur les conseils des investisseurs rencontrés, Valentin Lefebvre se tourne vers le marché de l’art en ligne et des NFT. Depuis mars 2020 et la vente record de plus de 69 millions de dollars, chez Christie’s, d’une œuvre numérique de l’artiste américain Beeple, le marché des NFT a explosé. Le grand public a alors découvert ce drôle d’acronyme – Non Fungible Token (jeton non fongible) et le monde dématérialisé de ces certificats infalsifiables d’authenticité, associés à un objet virtuel quel qu’il soit – image, vidéo, chanson ou simple tweet.
Des projets avec le secteur privé
Après un travail d’adaptation pour que les œuvres digitales animées, créées à partir de peintures, deviennent des NFT, et les conseils de son frère, trader à New York, l’entrepreneur se jette à l’eau : La Découverte a mis en vente online, ce lundi sur Makersplace, la marketplace premium des NFT, l’une de ses créations numériques adaptée de Ravishing, un tableau de l’artiste néerlandaise Esther Barend. Le NFT ne restera pas uniquement dans le registre virtuel. Le collectionneur pourra admirer, chez lui, sa nouvelle acquisition en mouvement grâce à un tableau digital.
La Découverte travaille actuellement sur une collection d’œuvres classiques, baptisée « Versailles », susceptible de séduire des collectionneurs américains : L’apothéose d’Hercule, Louis XIV et la famille royale ou encore Colbert présente à Louis XIV les membres de l’Académie royale des sciences. Des chefs-d’œuvre libres de droits que l’équipe de Valentin Lefebvre, basée à Paris, a numérisés, animés et mis en musique, comme pour le tableau d’Esther Barend. D’autres projets visent également le secteur privé, des collaborations avec des grandes marques françaises intéressées par l’esthétisme de cette nouvelle forme artistique digitale en plein essor.