« En 2010, on a fait débarquer nos deux personnages de BD venus du futur à Paris et là, on les fait débarquer à New York », raconte Jérôme Ruskin, fondateur du magazine Usbek et Rica, dont le nom est inspiré des deux voyageurs de Montesquieu dans les Lettres persanes.
Lancé officiellement aux Etats-Unis en septembre, Usbek et Rica s’est fait connaître en France en tant que « marque qui met les pieds dans le plat mais toujours avec beaucoup de bienveillance », résume François Velin, directeur des activités aux Etats-Unis.
Dans ce trimestriel imprimé en France, les questions sur le transhumanisme (mouvement culturel qui promeut la technologie au service de l’humanité) côtoient les débats sur l’extinction de l’espèce humaine ou encore l’avenir de la blockchain.
« Usbek et Rica a, avant toute chose, une grande mission philosophique: démocratiser les grands enjeux d’avenir », précise Jérôme Ruskin, Franco-Américain et sociologue de formation, à la tête d’une quarantaine de personnes à Paris.
Aux Etats-Unis, le média compte relever ce défi avec sa page Bonus, disponible sur la plateforme en ligne Usbek et Rica et orientée sur des sujets économiques. Elle sera alimentée à raison d’un article ou d’une vidéo en anglais par jour.
Mais la marque ne se contente pas de parler du monde de demain, elle compte aider à le construire avec son service de conseil aux entreprises, baptisé Studio. « L’idée, c’est d’accompagner les marques sur leurs enjeux d’avenir et les grandes questions qu’elles peuvent se poser, aussi bien en interne qu’auprès de leurs clients, sur l’innovation, sur le monde de demain, sur des grands sujets comme l’environnement, la tech, la cybersécurité… », détaille François Velin.
En plus de ces deux projets, Usbek et Rica compte à terme exporter à New York ses Tribunaux pour les générations futures, des conférences-spectacles annuelles sur un thème d’avenir – le dernier en date organisé en novembre 2017 à Paris : « Faut-il démanteler Google » – qui reproduit les codes du procès.
Armé de ces projets, la marque vise la rentabilité dès 2019, affirme Jérôme Ruskin, avant de préciser que l’entreprise affiche une croissance de 40% par an et un chiffre d’affaires de près de 4 millions d’euros en France.
Après les Etats-Unis, l’entrepreneur envisage de faire voyager la « culture planétaire » d’Usbek et Rica dans d’autres pays, en gardant pour fil rouge « l’enthousiasme et l’optimisme » des premières heures, confie-t-il. « Aujourd’hui, nous devons faire face à plus d’obstacles, plus d’enjeux. Mais l’espoir est toujours là ».