“Remarkable” (Newsweek), “Stunning (The New York Times), “Brilliant” (the Nation), “Superb” (the Washington Post). Avec “Suite Française”, sorti aux Etats Unis en 2006, Irène Némirovsky a conquis les Américains. Désignée par Newsweek comme “one of the most fascinating literary figures“, la jeune écrivain d’origine juive, arrêtée en France et morte à Auschiwz en 1942 a déclenché un véritable engouement, “comparable à celui qu’avait suscité le journal d’Anne Frank” (the Nation).
Ouvrage posthume, “Suite Française”, s’est vendu à plus de 750 000 exemplaires aux Etats Unis, un exploit puisque c’est un des seuls livres traduits à s’être maintenu pendant plusieurs mois sur la liste des best sellers du New York Times. “Vous savez, on me demande souvent si Irène aurait connu le même succès si elle n’était pas morte dans ces conditions“, s’étonne sa traductrice, Sandra Smith. “Et bien moi, je vous réponds oui, car Irène n’est pas une victime, elle est un grand auteur. C’est la toute sa force et la clé de son succès“.
Dans la foulée, sept de ses romans ont été traduits. Quatre d’entre eux viennent d’être publiés pour la première fois en anglais, en un seul volume (“David Golder, The Ball, Snow in Autumn, The Courilof Affair”, Everyman Library, Random House). En revanche, les négociations avec Universal pour une adaptation au grand écran de la vie d’Irène n’ont pu aboutir. C’est finalement un producteur français qui en a obtenu les droits.
Le Museum of Jewish Heritage prépare un hommage à travers une exposition à partir du 24 septembre. “Woman of letters: Irène Némirovsky and Suite Française” retracera la vie d’Irène, de son départ de Kiev où elle est née à sa mort dans un camp de concentration, en passant par sa vie à Paris et à Issy L’Evêque entre son mari et ses deux filles. L’exposition réunira pour la première fois hors Europe des photos de famille, des objets et notament la fameuse malle où avaient été conservés les manuscrits depuis la mort de leur auteur. Le public pourra d’ailleurs découvrir grâce à un programme intéractif les notes d’Irène, les mêmes qui ont permis de publier “Suite Française”, où la jeune femme décrit la France sous l’occupation.
Le directeur du musée, David Marwell, s’est dit très “honoré” d’accueillir cette exposition. Deux ans auparavant, il avait eu l’occasion de découvrir le manuscrit lors du lancement de “Suite Française” au Centre Culturel Français à New York. “Quand j’ai vu l’original, j’ai été profondément ému. J’ai alors su qu’ils nous fallait raconter cette histoire. Je savais que cela ne serait pas une mince affaire, mais plus que d’une simple biographie, c’est d’Histoire qu’il s’agit“.
Jack Lang, présent à la conférence de presse, n’a pas souhaité s’exprimer en anglais parce “you’re so, so, so elegant“. C’est donc en français qu’il s’est dit “très heureux que cette exposition puisse avoir lieu pour la première fois aux Etats Unis, où Irène a connu l’un de ses plus grands succès“.
“Woman of letters: Irène Némirovsky and Suite Française”, à partir du 24 septembre au Museum of Jewish Heritage, 36 Battery Place. Tel: 646 437 4200.