Lui-même écrivain de théâtre et traducteur, Alain Malraux ambitionne de créer un théâtre français à New York. L’idée lui est venue il y a déjà quelques années. «Pour que le théâtre français retrouve enfin sa place», il faut reprendre le flambeau de l’Ubu Repertory Theater, aujourd’hui disparu. Crée par Françoise Kourilsky au début des années 1980, le théâtre était consacré à la représentation de pièces françaises en langue anglaise.
Theater France permettrait à son tour au meilleur du théâtre contemporain français et francophone (Florian Zeller, Yasmina Reza, Valère Novarina, Assia Djebar et bien d’autres) d’être joué à New York dans les deux langues. Des pièces anglophones ayant trait à la France y auraient aussi leur place. Son but, que «les grands anciens soient reconnus» et que «les nouveaux futurs ne le soient pas trop tard». À terme, Theater France devrait disposer d’une salle permanente dans la grosse pomme. Mais tout ou presque reste à faire.
La semaine dernière, le Consulat de France a accueilli en privé l’une des premières levées de rideau du théâtre, une représentation du Carrosse du Saint Sacrement de Prosper Mérimée.
Le «petit Malraux», comme il se désigne lui-même, partage son temps entre Paris et New York, où il dispose gracieusement d’un bureau dans les locaux des Services culturels de l’Ambassade de France. Un privilège certes, mais «pourvu que ça dure». Malgré le soutien indéfectible de Bernadette Chirac, du professeur Tom Bishop et du Consul Général partant François Delattre, le projet est loin d’être abouti. L’idée n’a guère attiré l’attention des “grands”. Il écrit successivement à trois ministres de la Culture pour leur faire part de son dessein mais ses missives resteront sans réponses. Constat navré.
Alain Malraux ne se fait guère d’illusions sur les haussements d’épaules que déclenche son rêve, «le petit Malraux dans ses mid 60’s, il se prend pour le grand et croit que c’est dans la poche». Si motivation il y a, ce sont les moyens financiers qui font défaut. Mais à bientôt 64 ans, passionné de théâtre, armé de courage et la tête débordante d’idées, Alain Malraux met tout en oeuvre pour donner corps à son “Théâtre des deux rives”. Pour qu’une scène française voie le jour de ce côté de l’Atlantique.
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Les francaises sont toujours vite a aider les relations des grands. Ca s’appelle “nepotism” en englais, and its alive and well in France. Donc si le “petit Malraux” ne peut attirer l’appui des ministres de la culture, il y a certes quelque chose qui ne va pas avec cet homme, ou son projet. Tout simplement, M. Malraux essayent de lui mettre en place du Ministre et Conseiller culturel de l’Ambassade, comme mecene et “decider.” No way they will permit that loss of power.
Pourquoi ne pas essayer d’être sponsorisé par des mécènes américains francophiles, des comédiens, des sociétés et des Français amoureux de leur langue ?
C’est ce que nous avions fait il y a plus de 25 ans à l’université (UNO en Louisiane) dans le Dept Langues Etrangères, à une plus petite échelle, bien sûr. Je connais des comédiens américains très francophiles et des sociétés prestigieuses qui seraient ravis d’attacher leurs noms à ce genre d’activité et d’évènement. Il faut pour cela beaucoup d’énergie, de rigueur et de passion !
Mais aux USA, tout est possible (ou presque) … si, si … je l’ai vécu dans les deux pays et je peux témoigner.
Nadia L Landemaine, Paris – France