Leur histoire a commencé à Monaco, en 1993, chez Alain Ducasse exactement, où ils travaillaient tous les deux, lui comme pâtissier, elle à la gestion. Vingt-huit ans plus tard, Raphaël et Charlotte Dequeker sont à Greenwich, dans le Connecticut, où ils viennent d’ouvrir leur boulangerie, Raphaël’s Bakery. Une histoire de famille, de traditions françaises et de hasards américains…
“Raphaël’s Bakery est une boulangerie de quartier, comme celles qu’on trouve à la campagne en France”, résume Charlotte Dequeker. “Nous proposons des grands classiques comme la baguette, le pain de campagne et les viennoiseries avec des matières premières importées de France”.
Les parents de Charlotte Dequeker vivent à Greenwich depuis près de 25 ans. Lors d’un voyage pour leur rendre visite en août 2001, son père propose sur le ton de l’humour que le couple reste vivre auprès d’eux aux Etats-Unis. Quelques jours plus tard, Raphaël Dequeker fait un essai dans un restaurant italien du coin, Valbella, dont le propriétaire décide de l’embaucher dans la foulée. “Ce qui était à la base une plaisanterie s’est transformé en déménagement à l’autre bout de l’Atlantique“, s’amuse la femme du pâtissier. “Nous avons vendu notre appartement de Boulogne et sommes partis aux US dans les mois qui ont suivis”.
Raphaël Dequeker restera près de 18 ans le chef pâtissier de Valbella, travaillant entre Greenwich et le deuxième restaurant de l’enseigne situé à Midtown, à New York. “Quand la pandémie a obligé les restaurants à fermer en mars dernier, Raphaël a demandé à son employeur de continuer à utiliser les cuisines du restaurant de Greenwich pour préparer des viennoiseries”, raconte Charlotte Dequeker. “Les gens venaient passer leur commande comme on vient dans une boulangerie de campagne à 3h du matin après être allé en boite de nuit, plaisante-t-elle. Ils ont beaucoup aimé et l’ont encouragé à lancer sa propre boulangerie”.
C’est désormais chose faite depuis le 20 décembre. Les Dequeker ont investi un petit local situé sur Mason St dans le centre de Greenwich, à seulement un bloc de la très commerçante Greenwich Ave. “On habite à Greenwich depuis 18 ans donc on connait bien la concurrence. Il n’y a qu’une crêperie française et il y avait une bonne boulangerie mais elle a fermé”, explique Charlotte Dequeker. “On a eu de la chance car le propriétaire voulait absolument une pâtisserie, et vu la période, on a obtenu un très bon loyer”.
Raphaël’s Bakery est définitivement une histoire de famille. Raphaël est en cuisine, Charlotte s’occupe de la gestion financière, leur fils aîné Kelian manage l’établissement et mamie Hélène prépare les sandwiches. “Sans oublier Titouan, notre petit dernier, qui vient aider de temps en temps et Bastian, celui du milieu, qui aide sur le marketing”, ajoute Charlotte Dequeker. Un peu plus d’un mois après l’ouverture, Raphaël’s Bakery connait déjà le succès avec une clientèle aussi bien française qu’américaine qui apprécie des produits faits main dans le respect de la tradition française. “On essaie de ne pas s’américaniser avec des aliments trop sucrés. On utilise notamment la farine des Moulins de Paris”, explique la cheffe de famille, avant d’ajouter : “je suis particulièrement fière de nos chouquettes et de notre jambon-beurre”.