« Walk Talk, Walk Talk, Walk Talk ». Ces mots sont inscrits sur un tableau noir dans une salle d’exposition du MoMA. “Marcher”, “parler”: ces verbes mis bout à bout ne veulent évidemment pas dire quelque chose. Mais d’un point de vue artistique, ils sont aussi des signes, des traits, des lignes qui peuvent se révéler plutôt… beaux.
L’œuvre fut réalisée par l’artiste allemand Ferdinand Kriwet en 1969. Elle est l’une des oeuvres à voir depuis le 6 mai dans la nouvelle exposition du MoMA “Ecstatic Alphabets/Heaps of Language”. Elle rassemble des artistes du XXe siècle qui utilisent le language pour faire de l’art. En effet, dans cette exposition, la lettre, le mot et la phrase ne sont pas seulement lus, mais perçus et vécus. Ils sont transformés en objets, en documents sonores, en tableaux et en dessins.
L’exposition est divisée en deux sections. La première propose une brève chronologie de la langue dans l’art moderne. Elle repose principalement sur des dessins, des sculptures, des livres et des œuvres sonores. Les travaux de Carl Andre, Henri Chopin, Marcel Duchamp, Filoppo Tommaso Marinetti ou encore Lawrence Weiner y figurent. La deuxième section s’appuie, elle, sur des œuvres d’artistes contemporains, tels que Dexter Sinister, Trisha Donnelly, Shannon Ebner, Paul Elliman ou encore le designer Experimental Jetset. On y trouve notamment l’énigmatique peinture (ci-dessus) de Tauba Auerbach, qui montre des lignes multicolores dessinant des formes géométriques: dans ce tableau abstrait, on peut pourtant lire tout l’alphabet.
Infos pratiques :
Ecstatic Alphabets. Du 6 mai au 27 août. The Museum of Modern Art. 11 West 53rd Street. Pour plus d’informations ici.