Il s’avère que britanniques et français répondent différemment à leurs gouvernements respectifs, pourtant confrontés à un même enjeu, celui de diminuer les dépenses de l’Etat afin de faire face à la crise. Anne Applebaum, journaliste à Slate.com, a entrepris de comparer ces caractéristiques nationales, à savoir le flegme britannique contre la fougue française. Loin d’être « génétiques », ces stéréotypes se fondent pour elle à la fois sur des « expériences historiques » et sur un contexte politique. Le penchant français pour la grève viendrait notamment du fait que les mouvements sociaux ont souvent été annonciateurs de bouleversements politiques majeurs (la Révolution, la Commune, Mai 68). Il n’y a cependant pas de déterminisme, et une culture de la manifestation pourrait aussi se développer en Grande-Bretagne. Le New York Times, dans un article similaire, rappelle cependant que celle-ci existe bien, citant notamment les mouvements de protestation anglais de ces dernières années. La nation britannique étant désormais divisée, le journaliste parie même que « l’épidémie française [de contestation sociale] pourrait se propager » de l’autre côté de la Manche.
Tout comme The Associated Press et le Wall Street Journal, Bloomberg revient sur la récente déclaration de Christine Lagarde sur le coût des grèves. Alors que vendredi dernier le Sénat a approuvé la très controversée réforme des retraites, pour la Ministre de l’Economie une seule journée de mobilisation nationale engagerait une perte de 200 à 400 millions d’euros. Si elle risque d’en faire tiquer plus d’un de l’autre côté de l’Atlantique, cette estimation chiffrée ne semble pas perturber les journalistes américains. CNN évoque aussi les éventuels dégâts « immatériels » (Lagarde parle de préjudice moral) ainsi que l’impact sur « l’image de la France à l’étranger » en plus de cette somme.
Dans le collimateur aussi, la cote de popularité (ou plutôt d’impopularité) de Sarkozy. Toujours dans le même article, Bloomberg reprend un sondage publié ce week-end dans lequel le président passerait sous la barre des 30%, soit 26 points en dessous du Premier ministre François Fillon. Comme le rappelle Business Week, il atteint son niveau le plus bas depuis l’élection présidentielle de Mai 2007. Mais les américains apparaissent loin d’être défaitistes sur son sort, le président pouvant toujours « rebondir » en 2012 (Bloomberg).
Après la polémique autour de la rétrospective Larry Clark, les médias américains se penchent cette semaine sur la controverse autour de l’exposition Takashi Murakami au château de Versailles. Le prince Sixte-Henri de Bourbon Parme, descendant de Louis XIV, vient d’annoncer une poursuite en justice afin d’interrompre l’exposition de l’artiste japonais, ouverte au public depuis maintenant un peu plus d’un mois, rapporte le Wall Street Journal. Les « pièces colorées » inspirées des « mangas japonais » et exposées dans les appartements royaux et le jardin du château, porteraient notamment atteinte à « la mémoire de ses ancêtres », mentionne le New York Times. Les protestations des traditionalistes qualifient l’évènement d’« irrespectueux et provocateur » (Wall Street Journal) ou même de « grotesque » (Newser). L’action en référé, et la pétition de 11000 signatures l’accompagnant, ne devraient cependant pas compromettre le succès de l’exposition, comme cela fut le cas pour Jeff Koons il y a deux ans, rappelle le New York Times.