Transmettre et éduquer ses enfants dans la langue de Molière, sans se ruiner. C’est le rêve de nombreux parents à Los Angeles. Un groupe de mamans du quartier de West Adams se dépense sans compter pour en faire une réalité.
Le projet d’école multilingue qu’elles peaufinent depuis maintenant près de deux ans vient d’être approuvé par le Los Angeles Unified School District (LAUSD). De type “Charter School“, sa gestion est indépendante mais elle bénéficie d’un financement public de l’Etat, garantissant aux enfants un enseignement gratuit.
Pour l’instant, seule une classe bilingue hispanophone est assurée d’ouvrir en septembre 2013. «Nous travaillons encore à l’heure actuelle sur un projet de cursus francophone, au niveau maternelle (les niveaux supérieurs ouvriront les années suivantes, ndlr). Nous souhaiterions ouvrir une classe de 24 élèves dès septembre dans l’idéal, ou peut-être l’an prochain. Nous recherchons donc des parents intéressés. Les enfants doivent avoir 5 ans avant le mois de décembre pour être acceptés », explique Cynthia Wiley, maman française bénévole au sein de l’association.
D’autres cursus en mandarin, japonais et italien sont également envisagés, selon la demande.
De meilleurs résultats dans les autres matières
Les programmes d’immersion en langue étrangère sont de plus en plus populaires aux Etats-Unis. Le principe : les enfants reçoivent un enseignement à 90 % en français ou en espagnol (et les 10% restants en anglais). Puis un rééquilibrage s’opère tous les ans, en réintroduisant progressivement l’anglais : en dernière année, chaque langue est enseignée de manière égale, avec 50% d’anglais et 50% de français ou d’espagnol.
« C’est une méthode bilingue qui a fait ses preuves», affirme Jenna, une « West Adams Mom » impliquée dans le programme d’immersion. «Des études montrent qu’un enfant qui ne parle pas anglais à la maison aura plus de difficultés à rattraper son retard lorsque placé dans une école normale. Le programme d’immersion permet de briser cette inégalité sociale et de maîtriser parfaitement les deux langues, au niveau lu et écrit, et non plus simplement parlé ». Par ailleurs, selon elle « les enfants anglophones qui apprendraient une nouvelle langue à un très jeune âge, obtiendraient de bien meilleurs résultats dans toutes les autres matières, littérature, maths, etc, que les enfants des écoles normales».
L’autre aspect qui séduit les parents est celui de la mixité sociale et culturelle. « A West Adams, différentes origines et cultures se côtoient. Il y a beaucoup de personnes originaires d’Afrique ou d’Amérique du Sud. Et comme le français et l’espagnol y sont deux langues extrêmement parlées, la demande pour ce type d’enseignement est forte», explique une autre bénévole. Outre plusieurs Français, des parents d’origine belge, suisse, canadienne, camerounaise ou encore centre-africaine sont intéressés. « Nous insistons d’ailleurs sur le fait qu’il s’agira d’un enseignement plus francophone que français, qui mettra en valeur la diversité des cultures francophones ».
Au-delà de l’aspect éducatif, l’autre avantage de ce type de programme est financier : «A Los Angeles même, si vous souhaitez donner un enseignement en français à votre enfant, au niveau du primaire, il n’existe aucune alternative au Lycée Français ou international, qui coûte 15.000 dollars par an», expliquait en août dernier Isabelle, une Française présente à la première réunion d’information sur le projet. Elle avait alors rassemblé une cinquantaine de curieux.
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