Dans son appartement de l’Upper West Side, Katrine Watkins rédige des «centaines et des centaines de pages. » Elle pourrait être en train de travailler sur une autobiographie retraçant son enfance en Asie, son histoire d’amour avec la France, et son expérience de co-fondatrice de l’école privée franco-américaine FASNY et de fondatrice de l’American Academy, l’école trilingue de Casablanca. Mais non. En tant que future directrice de la New York French American Charter School (NYFACS) qui devrait ouvrir septembre 2010, elle – et sept autres – planche sur le programme de l’école. «Ce sont des journées d’écriture», soupire-t-elle.
Le projet NYFACS est un vieux rêve. Soutenu par EFNY (Education Française à New York) et les Services culturels de l’Ambassade, il était dans les cartons d’EFNY depuis 2005, date de création de l’organisation par des parents désireux de lancer une école publique francophone à New York [Lire aussi :[ Une école publique francophone à New York ? – French Morning ]]. Mais le statut de l’association empêchant toute création d’école, un groupe décide, l’été dernier, de se détacher pour soumettre son pré-projet au Department of Education (DoE). Avec succès. «Normalement, les écoles à charte ont deux ans pour préparer le dossier», souligne Corinne Bal, Présidente du Comité création d’école d’EFNY et l’une des instigatrices du projet. « Nous n’avons que six mois. »
Conçu comme un «centre multiculturel» selon Corinne Bal, NYFACS s’adresse aux enfants francophones et anglophones désireux de suivre une formation bilingue mêlant la rigueur de l’éducation française à la souplesse de l’enseignement américain. Y seront dispensés des cours d’Histoire du monde et de littérature dédiés au pays d’origine des élèves. Les enseignants, sous réserve de reconnaissance d’équivalences, seraient recrutés dans le monde francophone. «Nous voulons que nos élèves sortent avec une éducation de base et une ouverture d’esprit», résume Katrine Watkins.
En tant qu’école à charte, NYFACS serait gratuite et tenue à des obligations de résultats. Ecole primaire la première année, elle ouvrirait progressivement des cours de collège et lycée, menant au Baccalauréat International et au Regents High School Diploma, la clef aux grandes universités du monde anglophone et francophone. L’école, dotée d’un budget d’environ deux millions de dollars, accueillerait 100 élèves pour commencer, recrutés par loterie si la demande dépasse l’offre de places.
Pour être validé, le projet devra justifier d’un programme solide, d’options viables pour le bâtiment qui accueillera l’établissement, et du soutien de la communauté d’accueil, pétition à l’appui [ Pétition sur [nyfacschool.org ]].
A en croire les responsables du projet, le soutien des communautés consultées serait acquis, malgré quelques réticences. Début novembre, lors d’une réunion entre NYFACS et les responsables d’associations sénégalaises, togolaises, maliennes et burkinabaises, un participant a demandé s’il n’était pas «plus important de préserver les identités» par l’apprentissage de langues locales, plutôt que de privilégier le français, perçu comme la langue du colonisateur: «Après 30 minutes, il y a eu consensus pour dire que leur enfant réussirait mieux avec une langue internationale», raconte David Lasserre, coordinateur du French Heritage Language Program, un programme de FACE (French American Cultural Exchange) soutenu par l’Ambassade de France pour promouvoir l’apprentissage du français auprès des élèves francophones de New York. « Il n’y a pas de structure visible pour les francophones. Donc tout le monde veut être autour de la table. »
Aujourd’hui, seule la question du bâtiment poserait problème. Après les quartiers haïtiens de Brooklyn et Long Island City dans le Queens, NYFACS se concentre sur Harlem : « Il y a beaucoup de francophones [dont 40000 Sénégalais, NDLR], une proximité avec différentes universités, justifie Corinne Bale. Beaucoup de familles et des responsables politiques habitent là-bas.» L’école ne serait pas à proximité de P.S.125, qui propose un programme bilingue, précise Katrine Watkins.
A terme, NYFACS pourrait ouvrir des antennes dans d’autres communautés francophones du Bronx, Queens et Brooklyn. «Si l’école ouvre à Harlem, les Haïtiens de Brooklyn seront déçus, reconnait David Lasserre. Mais il vaut mieux avoir une première école qui fonctionne pour pouvoir mieux la reproduire ailleurs par la suite. »
Si elle voit le jour, NYFACS serait une victoire de plus pour l’éducation en langue française à New York, après le succès des dual language programs [Lire aussi :[ French Gains Foothold on New York City’s Dual-Language Map – New York Times]] des écoles publiques new-yorkaises et des after-school d’EFNY [Lire aussi : [Le français se glisse dans les écoles publiques de NY – French Morning]]. « Il n’y a jamais eu autant d’énergie créative autour de l’apprentissage du français», se félicite Fabrice Jaumont, attaché pour l’éducation auprès des Services culturels de l’Ambassade. La réponse du DoE pour NYFACS interviendra en avril 2009.
Le site de NYFACS
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Je suis une maman française et j’ai trouvé une école publique de Manhattan prête à ouvrir une classe de maternelle petite section (3-4 ans) en enseignement bilingue dès septembre 2009.
Il faut pour cela un groupe suffisant d’enfants francophones.
L’enseignement se fera un jour en français, un jour en anglais. L’école possède une piscine, une salle de gym et un atelier artistique.
Les parents peuvent habiter n’importe où dans Manhattan.
Attention : L’inscription doit se faire avant fin février !
Pour rejoindre ce projet, veuillez m’appeler au 646 508 8144.
C’est une incroyable opportunité de disposer d’un enseignement bilingue de qualité, et c’est totalement gratuit ! (Nous pourrons également mettre en place un système bus scolaire.)
Je trouve ce projet super et j’espere qu’il aboutira!
C’est une porte qui s’ouvre pour bon nombre de francophone à l’étranger!
Il est tellement difficile de trouver de bonnes ecoles accessibles (et gratuites) de nos jours a l’etranger et surtout avec d’aussi bonnes intentions.. J’adhere !