Bernard Pivot débarque à la Brooklyn Technical High School (BTHS), du moins dans l’esprit. Le lycée de Fort Greene accueillera, samedi 1er avril, une dictée en français ouverte à plusieurs établissements publics de New York. Au total, près de quatre-vingt élèves issus de sept lycées (liste en encadré) participeront à cette première, organisée par la Société honoraire de français de « Brooklyn Tech ».
L’an dernier, ce club de lycéens suivant des cours de français avait monté un spelling bee, compétition où chaque concurrent épèle des mots plus ou moins compliqués jusqu’à ce qu’un vainqueur soit désigné, dans la langue de Molière. Il était réservé aux seuls élèves de BTHS.
Face au succès de l’initiative, les organisateurs ont voulu voir plus grand et différent. « Nous voulions que le concours final soit typiquement français », explique Pascale Midy, professeur de Français Langue Étrangère (FLE) au sein du lycée, considéré comme le plus important des États-Unis avec 6 000 inscrits. « On sent que nos jeunes, du moins, sont amusés par l’aspect logique de la dictée qu’on ne retrouve pas dans l’exercice américain du spelling bee par exemple ».
Les établissements ont choisi leurs compétiteurs sur la base du volontariat ou de leur niveau. Les douze élèves qui porteront les couleurs de Brooklyn Tech ont été sélectionnés, eux, à partir d’un spelling bee interne. Seul un d’entre eux est un locuteur natif. « Certains élèves de langue maternelle française n’ont pas été retenus. Écrire et parler la langue sont deux choses différentes », glisse Pascale Midy, qui fut économiste à la Banque Mondiale et la Banque interaméricaine de développement dans une autre vie.
Quatre niveaux de français seront représentés lors de la compétition. Les participants seront jugés sur la base d’un paragraphe du texte lu par Fabrice Jaumont, attaché éducatif à l’Ambassade de France aux États-Unis et animateur du podcast de French Morning, Révolution bilingue. Les copies seront corrigées par des enseignants sur place en une petite heure.
Que les autres soient prévenus : Brooklyn Tech, un établissement axé sur les sciences et la technologie, est gonflé à bloc pour cette compétition d’écriture. Les organisateurs – des jeunes Américains emmenés par Lucy Chen et Paul Semon, deux élèves passionnés de français – ne ménagent pas leurs efforts pour faire de l’événement une réussite. « C’est cette génération qui va porter le flambeau de la langue ».
D’autant que d’autres éditions sont déjà dans les cartons. L’ambition de Pascale Midy : attirer plus d’écoles l’an prochain et ajouter d’autres épreuves, comme une compétition de poésie. « L’idée, c’est de s’amuser, pas de punir les élèves. On ne redistribuera pas les copies corrigées ! »
Pour plus d’informations sur l’événement, contacter Pascale Midy: [email protected]
Lycées participants: