Afin de célébrer le 14 juillet à Miami, et faire écho à l’installation de la petite soeur de Lady Liberty dans les jardins de l’ambassade de France à Washington DC, une copie originale de la tête de la statue de la Liberté est actuellement exposée devant la résidence consulaire. Un chef d’oeuvre monumental réalisé en fibre de verre par l’atelier français Haligon Fine Art, établi en Floride au tournant du siècle.
Depuis cinq générations, les Haligon perpétuent un savoir-faire ancestral : la conceptualisation ainsi que la reproduction à différentes échelles d’oeuvres d’art grâce au pantographe. Un outil ingénieux, permettant d’agrandir ou de réduire les volumes, que maîtrisait à merveille un certain Louis Haligon, qui a notamment contribué à l’agrandissement de la statue de la Liberté aux côtés d’Auguste Bartholdi. « Le pantographe est l’ancêtre de l’impression 3D, confie fièrement Caroline Haligon, l’arrière-arrière-petite-fille du sculpteur. De génération en génération, ma famille a perfectionné et modernisé cet appareil, mais la technique est restée inchangée depuis plus d’un siècle ».
Digne héritière d’une tradition familiale, la Française a fait son apprentissage auprès de son père Olivier, qui est venu s’installer outre-Atlantique en 1998. « J’ai débuté au bas de l’échelle en commençant à travailler dans l’atelier quand j’avais 18 ans. J’y venais chaque été afin d’apprendre les rudiments de ce savoir-faire unique », raconte Caroline Haligon, titulaire d’un Master en droit et fiscalité du marché de l’art. « C’est devenu une vraie passion car même si la technique est la même, chaque projet artistique est différent et nous donne la chance de pouvoir être créatif », précise la trentenaire qui travaille depuis plus de dix ans aux côtés de son père.
Reproduisant les esquisses tout droit sorties de l’imagination d’artistes et designers contemporains du monde entier, les Haligon ont collaboré au fil des décennies avec les plus grands : le céramiste catalan Joan Miró, les sculpteurs français Jean Dubuffet et César, le peintre suisse Alberto Giacometti, ou encore la plasticienne franco-américaine Niki de Saint Phalle, dont ils sont les restaurateurs officiels des oeuvres d’art.
Leur réputation n’étant plus à faire, Caroline et Olivier Haligon, épaulés par une demi-douzaine de collaborateurs, ont aujourd’hui un carnet de commandes qui ne cesse de se remplir. Le duo père-fille laisse régulièrement son empreinte dans le paysage de la région, à l’image de la grande sculpture « Rising Horizons » de l’artiste vénézuélien Rafael Barrios qui se dresse au beau milieu du Town Center Park à Sunny Isles Beach. « Nous avons également réalisé quelques projets insolites dont une paire de lunettes de soleil géante en forme de coeur pour l’artiste D.O.C. installée sur un bateau de croisière », lance Caroline Haligon, esquissant un large sourire. « C’est un métier où l’on ne s’ennuie véritablement jamais ».