“Dans un monde où tout va tellement vite, je veux revenir à ce qu’il y a de plus important: le sourire des enfants“. La mission de Betty Camus peut faire sourire. C’est bien le but. La peintre française est l’auteure de “A new smile for America”, un projet qui vise à enseigner aux plus jeunes la communication à travers le sourire.
Ce projet l’a emmenée au Maroc et l’emmènera peut-être bientôt en Europe de l’Est et en France. Mais en attendant, elle était à Harlem cette semaine pour immortaliser le visage souriant des élèves d’une classe de la Harlem Academy. Pendant deux après-midis, elle a demandé à des enfants d’une dizaine d’années de photographier les sourires de leurs camarades. Ils ont ensuite dessiné puis peint des sourires sur une toile vierge et terminé l’atelier en modelant des visages avec des paillettes, des plumes et toutes sortes de collages. ” Avec cet atelier, j’ai compris qu’en peinture, les erreurs pouvaient parfois devenir de jolies choses ” raconte Carlina, 9 ans. Kijani, 9 ans, a également apprécié ces deux après-midis: ” En art, on peut faire tout ce qu’on veut. C’est super “.
Créer un « sourire universel »
La Harlem Academy est une école privée d’excellence pour les enfants de 8 à 14 ans. Ceux qui veulent y rentrer doivent passer un examen et un entretien. Elle n’est pas réservée aux plus riches: les enfants peuvent obtenir des bourses et leurs frais d’inscriptions dépendent du salaire des parents. Une chance pour de nombreux élèves qui n’auraient pas eu les moyens d’aller dans une école privée autrement. ” A la fin de la première après-midi, les enfants étaient tout aussi excités qu’au début, raconte Vincent Dotoli, le directeur de l’école. Ici, les professeurs ont à coeur d’apprendre à lire, à écrire et à compter à leurs élèves. L’art passe souvent au second plan, c’est dommage “.
” Nous laissons tout le matériel photo, la peinture, les imprimantes… à l’école, afin que les enseignants puissent dupliquer cet atelier aux autres classes ” ajoute Betty Camus, qui souhaite réaliser cet atelier dans d’autres établissements à New York : ” Ce qui est super ici, c’est qu’on peut avoir de la diversité dans les visages que l’on prend en photo: on a toute la mixité du monde! ” s’exclame-t-elle. A la fin de la semaine, elle donnera à la Harlem Academy une grande mosaïque des photos de ses élèves. En février, Betty Camus voudrait également réaliser une projection des clichés pris à New York sur la façade du Consulat de France. A terme, elle rêve de créer un « sourire universel » à partir des sourires d’enfants photographiés dans monde entier. ” Tous ces sourires, ce serait magnifique! ”