Pour beaucoup, Ojai est le « Shangri-La » de Californie. Une sorte de paradis terrestre, isolé du monde, où il fait bon vivre, comme le décrit l’écrivain britannique James Hilton dans son roman Horizon perdu (1933). Cette petite ville d’un peu plus de 7000 habitants, située dans le comté de Ventura à 1h30 au nord de Los Angeles, est un havre de paix à la vibe spirituelle et décontractée. Un repaire hippie d’artistes, de producteurs bios et de retraités bobos. La devise non officielle de la ville : « Il n’y a rien à faire ici, mais pas assez de temps pour le faire. » Petit guide du meilleur du rien.
Bourgade paisible et peu étendue, tout peut se faire à vélo ! Vous pouvez en louer à The Mob Shop, mais nombreux sont les hôtels à en prêter gratuitement, comme le Capri. L’établissement propose une trentaine de chambres à la déco design, et au cadre apaisant, le jardin, la piscine et le jacuzzi donnant sur les montagnes Topa Topa. Pour une expérience plus originale, direction le Caravan Outpost pour passer la nuit dans une Airstream.
Après avoir pris un café dans votre patio fleuri privé (ou au Beacon que nous vous conseillons), enfourchez votre bolide (là aussi à disposition) et suivez le Ojai Valley Trail, un chemin de 15km, longeant la Highway 33. Quelques coups de pédales et vous voilà à Downtown Ojai, comme on dit ici, en gros le centre ville. Partez à la découverte de magasins de déco comme Fig Curated Living (rien que le lieu vaut le détour) où vous pourrez acheter des plantes, tissus, céramiques, bougies, bijoux, sacs, la plupart réalisés par des créateurs du coin.
L’art règne d’ailleurs en maître à Ojai, qui compte une vingtaine de galeries : Porch, reconnue comme la meilleure, pour les fans d’art contemporain, Basic Premise pour voir les œuvres de ses créateurs en résidence, OVA Arts pour découvrir les artistes locaux… Un arrêt s’impose à the Bark’s Book Store, « la plus grande librairie du monde en extérieur ». Plus de 130.000 ouvrages, neufs et d’occasion, s’étalent sur les étagères de cette maison transformée en magasins de livres : à l’intérieur, dans la cuisine pour les livres culinaires ou dans la bibliothèque pour les livres de science ; et à l’extérieur, pour trouver une perle rare ou le dernier best-seller. Si jamais vous passez en dehors des heures d’ouverture, pas de problème : faîtes votre choix dans ceux laissés à disposition à l’entrée et payez votre dû en glissant 35 centimes dans la boîte prévue à cet effet.
Autre institution du coin, le Farmer’s Market qui a lieu tous les dimanches entre 9am à 1pm. Ici, on produit bien, bio et bon. Et local : prunes, miel, lavande, fleurs, savons, huile d’olive… L’un des plus gros producteurs de la région, Ojai Olive Oil Company, offre des visites gratuites de l’exploitation tous les mercredis et samedis entre 10am à 4pm (et sans rendez-vous). Vous découvrirez les secrets des quelque 3000 oliviers de la propriété, tenue depuis 150 ans par une famille qui récolte ses fruits à la main. Le tour se termine dans la salle de dégustation où vous pourrez goûter l’une de leurs huiles d’olive bios et autres vinaigres balsamiques.
Faites une pause déjeuner au Farmer and The Cook, un café mexicain/épicerie/boulangerie, qui tire son nom du couple propriétaire, lui fermier, et elle, cuisinière. L’association des deux, ça donne des sandwiches, salades et tartes servis le midi à partir des produits bios issus de leur exploitation à quelques kilomètres de là. Le plus pendant l’été : les soirée pizzas et concert live sur leur patio, le dimanche de 5:30pm à 9pm.
Une fois n’est pas coutume, après le réconfort, l’effort ! Cap pour une petite marche, et ça tombe bien : Ojai est le paradis des randonneurs ! La Los Padres National Forest, la 3e plus grande de Californie, s’étend de manière ininterrompue sur environ 300 km vers le nord, des montagnes Topa Topa à Big Sur. Pour une vue spectaculaire sur la vallée d’Ojai, choisissez le Gridley Trail : comptez 5 km pour atteindre Gridley Springs (et une montée assez raide au début de la marche, 350 m de dénivelé, d’où vous entendez la rivière), et le double pour arriver jusqu’au Nordhoff Peak. L’effort est récompensé par un panorama à couper le souffle.
Pour quelque chose de moins sportif, portez votre choix sur le Ventura River Bottom Trail : promenez-vous entre des chênes anciens, fleurs sauvages et lignes de crêtes rocheuses splendides avant de lézarder au bord (ou dans) la rivière. Pour une pause beaucoup plus spirituelle, direction le Meditation Mount. Le centre donne des séances de méditation, accueille des cours de yoga et est ouvert à tous les curieux (entrée gratuite mais donation de 2$ appréciée). Allez-y en fin de journée pour admirer le pink sunset, le coucher de soleil rose qui fait la réputation d’Ojai, dû au reflet du soleil dans les flancs des montagnes Topa Topa.
Autre possibilité : admirer les lumières de fin de journée rosées autour d’un verre dans le bar à vin au patio ultra cosy, Tipple and Ramble. Si petit creux, ils proposent des planches de fromage et charcuterie. Si plus grosse faim, allez dîner chez Ojai Rotie, un restaurant aux saveurs franco-libanaises et connu pour son… poulet rôti, ça va sans dire ! Pour de la viande au barbecue, et notamment son pulled pork (uniquement le week-end), c’est au Deer Lodge qu’il faut aller. Ce bar restaurant est une institution locale depuis 1932, et est resté dans son jus. Des motards y croisent des musiciens y donnant des concerts live, dont on peut même profiter installé confortablement autour des braseros sur le patio extérieur.
Si le Ojai music festival vient de se terminer, il a lieu tous les ans en juin, comme le Lavender festival, bien d’autres événements culturels sont déjà prévus : le Ojai Day et le Ojai Storytelling festival en octobre, et le Pixie Tangerine festival en avril, mettant à l’honneur la star locale : la mandarine Pixie ! Et dire qu’à Ojai, il paraît qu’il n’y a rien à faire…