Houston la cosmopolite va bientôt s’ouvrir un peu plus sur le monde. A partir de 2015, l’aéroport Hobby, situé à seulement sept miles au Sud du centre-ville, assurera de nouvelles dessertes internationales à destination du Mexique, de l’Amérique centrale, voire des Caraïbes et du Nord de l’Amérique du Sud. Ainsi en a décidé le conseil municipal de Houston, fin mai. Une évolution qu’Annise Parker, la maire, présente comme « la meilleure pour la ville, la communauté économique locale et les voyageurs ». Des études commanditées par la ville chiffrent à un million et demi de passagers additionnels et 10 000 emplois créés les avantages d’une concurrence accrue sur les vols à destination et en provenance de l’Amérique latine.
Ce Hobby internationalisé viendrait s’ajouter au principal hub aérien de Houston, l’aéroport intercontinental George Bush (IAH). Situé à 23 miles au Nord du centre-ville de la première agglomération texane, il donne déjà accès à quelque 70 destinations étrangères réparties dans 32 pays, dont la France (Roissy est desservi quotidiennement par Alitalia, Air France, Delta, et bien sûr United Airlines, dont le premier hub se situe à Houston).
Même si Bush accueille plus de quarante millions de passagers par an contre moins de dix pour Hobby, cette idée de transformer Hobby en aéroport international suscite une ferme opposition de United, qui a immédiatement annoncé la suppression de 1 300 emplois et renoncé à desservir Auckland, en Nouvelle-Zélande. La compagnie, qui pourrait aussi remettre en cause sa participation aux centaines de millions d’investissements à l’aéroport Bush, souhaite garder son quasi-monopole sur ces destinations prisées par l’importante communauté hispanique de Houston (la troisième du pays).
Des réactions contrastées
La décision doit encore obtenir le feu vert de l’administration fédérale de l’aviation. Mais dans la lignée de Chicago ou Miami, Houston est déterminée à faire le pari de multiples aéroports internationaux pour préparer l’avenir. L’agglomération compte des milliers de multinationales et 92 consulats étrangers générant des centaines de milliers d’emplois internationaux (soit près de 40 % des positions dans l’agglomération, selon la municipalité).
Retraité d’Air France, le président de la chambre de commerce franco-américaine de Houston, Christian Escudié, estime néanmoins, « à titre personnel », que « Bush serait plus efficace si tous les vols internationaux y étaient concentrés ». « Hobby est un aéroport de deuxième classe et ne peut être comparé à Bush International en aucun point, car même après les rénovations, c’est un aéroport bien trop petit pour accueillir les vols transatlantiques ou transpacifiques », renchérit Véronique Howard, la secrétaire de l’association. Toutefois, « beaucoup de voyageurs d’affaires privilégient Hobby du fait de sa proximité avec le centre-ville et de l’abondance de vols à bas coût vers de nombreuses destinations aux Etats-Unis », constate Houston Airport System, l’établissement public gérant les trois aéroports de l’agglomération pour le compte de la municipalité.