C’est une histoire dont seule la ville de Miami à le secret. Qui aurait pu imaginer qu’un pâtissier sud-américain coiffe au poteau quatre chefs français et un Cubain pour décrocher le titre de la meilleure tarte tropézienne ? C’est pourtant bien ce qu’il s’est passé jeudi 19 septembre au restaurant « Le Basilic » à Miami Beach.
La Chambre des métiers et de l’artisanat franco-américaine de Floride (FAACT) y organisait la première édition du concours de la « Best tropézienne pastry 2024 » en présence du maire de la ville, Steven Meiner. Et c’est Cesar Castro, artisan pâtissier originaire de Bogota en Colombie qui a remporté la timbale. Le lauréat lui-même semblait surpris. « J’ai entendu parler de cet évènement il y a une semaine ! J’ai appelé l’association et je me suis inscrit. Je n’avais jamais fait de tropézienne avant. J’ai dû appeler mes amis français pour qu’ils me donnent les recettes, les ingrédients et surtout quelques astuces pour réussir mon gâteau. C’est incroyable d’avoir gagné ! ».
Car, il le sait, Cesar Castro a réussi à convaincre un jury de renom composé de Laurent Branlard, deux fois titré au World Pastry Championship, qui officie au Hard Rock Hotel et Etienne Le Bastard, qui est à la tête du département pâtisserie du Riviera dining group, propriétaire notamment du restaurant Mila à Miami Beach. « Le niveau est impressionnant. C’était très serré mais c’est le goût et la texture qui l’ont emporté. Je connais plein de chef français dont la tropézienne n’arrive pas à la cheville de celle-ci », reconnaît Laurent Branlard.
Cesar Castro est peut-être novice en tarte tropézienne mais n’est certainement pas un débutant en pâtisserie. Cela fait 22 ans qu’il est aux fourneaux. Il a créé dans son pays « Bakery Lab », une école qui forme les chefs de demain. Il s’est d’ailleurs exporté en créant une antenne de son établissement à Hollywood, au nord de Miami. « C’est une toute petite cuisine commerciale pour l’instant mais je compte bien l’agrandir avec une école ».
Outre le concours, Cesar Castro a gagné le droit de voir sa tarte tropézienne au menu du Basilic. De quoi ravir les Floridiens et plus généralement les Américains qui raffolent du gâteau varois. Mais certains Français, puristes, restent mesurés. « Les tartes sont très bonnes mais la crème pâtissière ne vaut pas celle de la boulangerie Micka à Saint-Tropez, du nom de l’inventeur de la tropézienne dans les années 50 », tempère Amandine, habituée du village depuis son enfance. « L’idée de faire un concours, c’est génial, la soirée est vraiment réussie », ajoute-t-elle.
Une fois de plus, lorsqu’il s’agit de mettre en avant le savoir-faire et les produits français, la FAACT, avec à sa tête Corinne Ouelhadj, ne déçoit pas. Toujours soucieuse de promouvoir les artisans, elle compte bien organiser d’autres évènements. Avec pour obsession de faire, dit-elle, acheter aux Américains « un gâteaux le dimanche et du pain tous les jours ».