Un nouveau restaurant français a vu le jour à Houston, au numéro 12 102 de Westheimer Road : le Bistro des Arts.
Le pré-lancement a eu lieu dimanche soir avec du confit de canard, du filet mignon au poivre, du navarin d’agneau et des quenelles de poisson, tous bios, pour 29 à 40 $ par personne, assortiment d’entrées et dessert compris, mais avec une équipe réduite au minimum et dans un cadre encore dépouillé, attendant des expositions à venir (mais pas encore programmées). L’ouverture officielle aura lieu jeudi 20 juin. « Nous aimons les arts, glisse Georges Guy, le patron, qui a fondé ce nouvel établissement avec son épouse Monique. Moi-même j’ai peint, mais je n’aurai plus le temps maintenant que nous reprenons du service. »
Car les gérants ne sont pas des inconnus à Houston. Débarqués de France suite à l’élection de François Mitterrand en 1981, Monique et Georges Guy ont d’abord travaillé comme salariés avec le frère de ce dernier, qui avait déjà une expérience en boulangerie sur la côte Est. Puis après un saut d’un an et demi à Pensacola, dans le Panhandle de Floride, les restaurateurs ont repris une affaire dans la première ville du Texas. « 1987-88 n’étaient pas de bonnes années à Houston. Beaucoup de commerces ont fermé » avec la crise pétrolière, se souvient le chef. Mais Chez Georges s’est installé dans le paysage très concurrentiel de la ville.
Puis, le couple a donné naissance au Bistro Provence, un petit frère né en 2000 qui a compté jusqu’à trois succursales (l’antenne de Memorial Drive étant toujours gérée par un membre de la famille Guy, le fils aîné de Monique et Georges, tandis qu’une de leurs filles est à la tête du Café Rabelais et de la brasserie Max et Julie).
A 65 ans, on croyait Georges Guy sorti du circuit. « Moi et ma femme, on a pris notre retraite au moins trois fois », rigole le cuisinier, qui s’attache à montrer que la cuisine française ce n’est pas « de grandes assiettes avec des petites portions et un prix élevé ». « J’ai été sur la touche pendant un an et demi à cause d’un cancer, mais j’avais toujours envie ». Et sa femme l’a suivi dans cette nouvelle affaire où elle assumera la responsabilité d’une salle de 80 places. « C’est grand, concède Georges Guy. Mais on part sur un menu à 18 $ le midi, 28 $ le soir dans lequel on limite le choix à sept ou huit plats de résistance. Je cuisine un maximum le matin, seul, comme ça je n’ai pas le stress de manquer de personnel. J’espère que les gens qui aiment les plats cuisinés mais ne savent pas les préparer ou n’ont plus le temps de le faire adhèreront à cette formule conçue pour s’intégrer dans leur quotidien, y compris avec des plats à emporter à partir de 10 $. »
Le Bistro des Arts sera ouvert le jour de la fête des pères, puis tous les jours, midi et soir, sauf le mardi à partir du 20 juin.