En tant que business angel français basé aux États-Unis, Ilan Abehassera était confronté à une problématique : comment aller au-delà de son propre réseau et accéder à de nouveaux dealflows ? En bon entrepreneur tech, qui a vendu deux start-up et codirige aujourd’hui le robot de brossage de dents Willo à New York, il a voulu répondre à ce besoin. Aujourd’hui il lance Diaspora Ventures, aux côtés de son cofondateur, Carlos Diaz, basé à San Francisco.
Diaspora Ventures est un fonds de pré-amorçage qui a vocation à investir dans des entreprises fondées par des Français, et qui visent un développement sur le marché américain. Il souhaite à la fois être ouvert au plus grand nombre, et liquide : toute personne qui a gagné plus de 200.000 dollars par an sur les deux dernières années est un investisseur accrédité, et le ticket minimum est de 50.000 dollars, investis sur quatre trimestres minimums. Pour des chèques de plus de 500.000 dollars, l’investissement est réalisé sur huit trimestres. Surtout, alors que les fonds de venture sont en général bloqués sur cinq ans au moins, « nous allons permettre à des investisseurs de rentrer tous les trimestres ». Le fonds va investir des tickets de 100.000 dollars, qui pourraient être portés à 200 voire 250.000 dollars, lors de premiers tours de table. Et les investisseurs auront l’opportunité de sortir dès la première cession d’une participation.
Et le succès est déjà au rendez-vous : depuis son lancement, le fonds a levé 2,5 millions de dollars en seulement trois semaines, et a commencé à investir début juillet. Les deux entrepreneurs promettent d’être plus rapides qu’un fonds dépendant d’un comité d’investissement. Ils prennent leur décision en 24 heures. Ils ont reçu pas moins de 105 dossiers, dont 80 % répondent à la thématique d’investissement.
Parmi les premières participations prises -déjà au nombre de 4- on trouve Fairmint.co, une plateforme qui permet aux start-up de lever des fonds de façon continue, et aux investisseurs de les vendre. Ou encore Acquire.app, une nouvelle technologie qui permet d’optimiser la conversion des paniers des sites d’e-commerce. Pour Ilan Abehassera, les deux fondateurs expérimentés de cette start-up, basés à San Francisco, affichent un « unfair advantage » qu’il cherche dans ses cibles. « Nous cherchons des fondateurs français, mais un ADN américain ».
Diaspora Ventures a déjà attiré de grands noms comme l’incontournable Xavier Niel, Alexis Bonillo de Zenly (une application de localisation de ses amis rachetée par Snapchat), Fred Laluyaux (ex Anaplan puis CEO d’Aera Technology), ou encore le fonds Breega Capital. Mais il a aussi pour but d’attirer des non-initiés : « de plus en plus de gens veulent investir dans la tech, mais au lieu d’investir en direct dans des boîtes, je leur conseille en général d’investir dans des fonds, et d’apprendre d’eux ».
Le prochain closing aura lieu le 1er octobre, pour le quatrième trimestre 2020.