Il y a six ans, l’artiste Alexy Poutrel (Alexy P) tombait amoureux de Miami. Le 5 décembre, il exposera sept de ses paysages photographiques de la ville dans le cadre de l’exposition Photomania d’Art Basel, avec cinq autres artistes, dont David La Chapelle.
Alexy Poutrel n’était pas vraiment prédestiné à la photographie. A Paris, il a débuté par un tout autre travail : la vente de casquettes. De fil en aiguille, il a rencontré Charly Nestor, animateur vedette de la chaîne M6. “On m’a proposé un job d’assistant de production, or moi, je disais ‘oui’ à tout à l’époque” , explique Alexy Poutrel.
Il gravit ensuite les échelons, en devenant journaliste sur TF1. Il migre ensuite vers RFM TV, pour une petite émission de dédicaces de vidéos, le Trésor des auditeurs, qui s’avère être “une expérience formidable” . Cette aventure dure trois ans, puis la chaîne disparaît. Alexy Poutrel n’a alors plus envie d’aller frapper aux boîtes de production. Il a envie d’ailleurs, un ailleurs “au soleil“.
Il abandonne alors ses promenades en scooter sous la grisaille parisienne pour Miami, en 2008. Au départ, il n’y reste que trois mois, “à cause du visa” , mais très vite, il revient, encore et encore. Il finit par s’installer.
Ravi de l’ensoleillement, il rencontre toutefois quelques difficultés à trouver un travail. “Miami, dit-il, ce n’est pas une ville facile pour un expatrié autodidacte” . Il monte dans un premier temps sa boîte de production, On the Super Sky Production, pour laquelle il réalise ensuite des vidéos d’entreprise et pour la télé-réalité (notamment Les Marseillais sur W9).
Un jour, par curiosité, il se dit “je vais aussi faire de la photo“. Son professeur particulier, et son “meilleur ami pendant trois ans“, c’est Google, avec lequel il apprend les techniques de photographie. Selon Alexy Poutrel, il ne parvient à “sortir des photos à peu près potables” que depuis un ans. Il prend d’abord des clichés de mode, notamment avec la mannequin brésilienne Martha Graeff.
Récemment, il décide de changer de cap, et de concentrer son objectif sur Miami, cette ville qu’il aime tant. “A Miami, l’architecture n’est pas sublime, explique-t-il, mais les couleurs, ce rose, ces pastels, ces orangés, oui“. Tous les matins, pendant trois semaines, il va se lever aux aurores, pour capturer ce “moment magique sur les plages de Miami, entre 5 et 6h30 du matin” , cette “vie” parallèle, où l’on sort les transats avant que les premiers flâneurs n’arrivent.
A chaque fois, il prend quatorze photos du lever du soleil, “parfois une réussite, parfois non“. En les reliant, et grâce à une technique bien particulière, il forme des globes, ses “petites planètes” à lui, qui permettent de voir Miami à 360°. Le résultat est quasi “cartoonesque” , si bien qu’on en vient à se demander parfois si ces photos sont bien réelles.
Ce qui est certain, c’est qu’elles reflètent cet “amour de l’image“, et des “couleurs sublimissimes de Miami” . Alexy Poutrel continue les photos de mariage, d’entreprise, le doublage, les mix pour des DJs. Mais cela ne l’empêche pas de penser à faire des “Little Planets” de Paris ou New York. Parce que “les projets qui ne sont pas préparés sont bien souvent les meilleurs ” …