(Revue de presse) Il y a tout juste un an, François Hollande était élu Président de la République. Aujourd’hui, c’est l’heure du bilan. Comme le rappelle Steven Erlanger, correspondant à Paris du New York Times, personne n’a sorti les cotillons pour cet anniversaire.
Titré “Un an de présidence Hollande: un sentiment de dérive”, l’article dresse un portrait maussade de cette première année de mandat. Le journaliste s’appuie sur la cote d’impopularité record du président, ainsi que sur les critiques adressées à son immobilisme. Le journaliste qualifie de “terrible” l’année française écoulée.
Pourtant salué par la presse américaine lors de l’intervention de la France au Mali, le Président français ne semble pas avoir fait ses preuves. Pour le journaliste, “l’audacieuse intervention au Mali a été considérée comme “l’exception” pour un Président qui parait sympathique, sans charisme et sans autorité – c’est à dire “non présidentiable”- pour tous ceux qui le soutenaient il y a encore un an“.
Pour beaucoup de Français, M. Hollande n’a pas tenu ses grandes promesses de campagne et demeure trop peu actif face au chômage, qui a atteint un niveau historique il y a quelques semaines. “Un an après son élection, la France est trébuchante, souligne Steven Erlanger, et les Français semblent vouloir de l’action, un Président qui correspond bien au modèle semi-monarchique de la Vème République, pas un “Président normal” comme promis“.
L’article insiste surtout sur les difficultés de François Hollande à mener des politiques économiques efficaces. Soulignant les difficultés que connait l’économie française, il rappelle qu’il reste encore quatre ans à Hollande pour changer la donne. Le journaliste cite cependant le politologue Gérard Grunberg pour qui “le Parti Socialiste effectue un retour dans le passé“.
Les vins de l’Elysée pour renflouer les caisses
Si le Président français a eu droit à son nom dans les médias américains cette semaine, ce n’est pas uniquement pour son premier anniversaire élyséen. Une nouvelle insolite a retenu l’attention du Huffington Post : l’Elysée a annoncé que 1.200 des meilleures bouteilles de sa cave à vins seront vendues aux enchères avant la fin du mois de mai.
C’est la première fois que l’Elysée vendra des bouteilles de sa collection privée. Leur prix varie de 15 à 2.200 euros. Selon un communiqué de l’Elysée, l’argent récolté sera en partie réinvesti dans le budget de l’Etat. Le site d’information ironise en rappelant qu’elle “aura besoin de vendre beaucoup plus de bouteilles pour pouvoir combler le déficit actuel de la France“. Le New York Times, qui a également consacré un article à cette surprenante vente aux enchères, en rajoute une couche. “Alors que la chancelière allemande, Angela Merkel, a été désignée en France comme la mère de l’austérité, en particulier par les socialistes, il n’y aura pas de vins allemands mis en vente. Les caves de l’Elysée n’admettent pas les étrangers“, plaisante Steven Erlanger.
Le mariage gay vu par Tocqueville
Un autre article du New York Times s’est intéressé cette semaine à la polémique autour du mariage pour tous en France. L’auteur de l’article y émet une thèse : le débat montre selon lui que les écrits d’Alexis de Tocqueville dans De la démocratie en Amérique sont toujours d’actualité. Il se demande pourquoi, dans un pays dont seulement 5% de la population va à la messe, le catholicisme a une influence aussi grande.
Il s’applique à démontrer que l’opposition de l’Eglise à la République, décrite par l’écrivain en 1835, s’observe toujours aujourd’hui dans les violentes protestations contre le mariage homosexuel. “En un sens, les grandes houles de protestation populaire contre le mariage homosexuel en France suggèrent que même au XXIème siècle, cette lutte n’est pas terminée“, écrit le journaliste.
L’article compare également la fronde française à la tolérance américaine. “Bien que libéral, même libertine, la France est consternée par la perspective du mariage homosexuel. Souvent conservatrice, l’Amérique chrétienne s’est soit résignée ou ralliée à l’idée d’avoir des couples homosexuels comme voisins.“
Dailymotion : le rachat avorté
La nouvelle a fait polémique en France : l’Etat, actionnaire principal d’Orange qui détient 27% du capital du site de partage de vidéos, a bloqué le rachat proposé par le géant américain Yahoo! qui souhaite racheter 75% du capital de l’entreprise.
Arnaud Montebourg, qui a pris la décision de stopper la vente, a depuis fait l’objet de nombreuses critiques. Business Week rappelle que “certains s’alarment que Montebourg fasse fuir les investisseurs étrangers et décourage les entrepreneurs français qui aspirent à vendre leurs startups aux entreprises mondiales“.
Le New York Times constate que la décision de l’Etat intervient peu après un discours de François Hollande sur l’importance des entrepreneurs en France et les aides nécessaires pour les aider. L’article relève également que “ce n’est pas la première fois que la France change d’avis pour appuyer sa souveraineté sur l’économie numérique. Une habitude qui semble avoir pris de l’ampleur sous le gouvernement actuel”.
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Castastrophe, heuresement que l’on est aux Etats-Unis et que l’on a pas a subir le socialisme