Ubees, « l’apiculteur qui veut sauver les abeilles », selon son co-fondateur Maximilian Ebrard, a remporté l’étape new-yorkaise du Startup Tour. Cette compétition de start-ups francophones organisée par le réseau FrenchFounders et BNP Paribas, se tient dans sept villes en Amérique du Nord et à Paris. Les vainqueurs de ces étapes locales se retrouveront en septembre à New York pour une grande finale.
Ubees, lancée avec Arnaud Lacourt et Jean-Charles Morisseau, s’est mesurée à cinq compétiteurs : Ana Luisa, une bijouterie responsable, Extend, une plateforme pour faciliter la distribution de cartes de crédit, Upfluence, une plateforme de mise en relation entre les marques et les influenceurs, Syntony, qui développe un GPS souterrain et Elsi, start-up dédiée aux produits pour les peaux sensibles (et lauréate du Prix FAEA 2019).
Ubees a séduit le jury de huit entrepreneurs, investisseurs et autres personnalités des affaires avec sa mission ambitieuse et écologique : faire reculer la mortalité des abeilles par « l’apiculture de précision », selon Maximilian Ebrard. Pour y parvenir, l’entreprise fondée en 2017 mise sur la technologie en équipant ses quelque 15.000 ruches de capteurs et autres appareils de mesure pour surveiller, comprendre et s’adapter aux besoins de chaque essaim.
Les deux mines d’or de la start-up : le miel lui-même, que les entrepreneurs récoltent, et la pollinisation – la fécondation du pistil d’une fleur par le pollen transporté par les abeilles – « un marché peu connu mais immense aux Etats-Unis parce que toutes les exploitations agricoles de fruits en ont besoin », explique l’apiculteur formé à HEC.
En clair, les apiculteurs louent leurs ruches aux agriculteurs, notamment en Californie, dans le Dakota et au Texas selon les saisons, qui récolteront des fruits de meilleure qualité grâce aux abeilles. « 80% des plantes que nous avons autour de nous ont besoin des abeilles pour se reproduire et exister. Donc si les abeilles meurent, ces 80% de plantes, et notamment tous les fruits, disparaissent », a-t-il alerté.
Et le marché (d’un milliard de dollars, selon la start-up) semble juteux : « Il y a 20 ans, une ruche posée dans une exploitation d’amende valait 20 dollars. L’an dernier, nous en avons loué pour 200 dollars », assure le lauréat, qui vise le déploiement de 100.000 ruches d’ici 2023 et compte devenir « le leader sur le marché américain ».