Depuis la fin octobre, Renault est entré par la petite porte sur le marché américain au travers d’un partenariat avec Scoot, une start-up créée il y a trois ans à San Francisco.
Scoot, qui loue des scooters électriques à l’heure et dispose de stations partout dans la ville (une sorte de Zipcar, mais pour les scooters), a donc ajouté à sa flotte dix Twizy prêtées par Renault, qui peut ainsi tester le marché pour ce véhicule original.
Chez Scoot, on peut désormais louer des Twizy pour 8$ la demi-heure, ou 80$ la journée. “Elles sont très bien reçues, et sont conduites tout le temps !”, affirme Carly Keller, porte-parole de Scoot.
Electrique, toute petite et futuriste
Comme Renault n’est pas présent commercialement aux Etats-Unis, c’est sous la marque Nissan, son entreprise soeur, que ces petites voitures bi-places ont été introduites.
A San Francisco, les Twizy, avec leurs portes qui s’ouvrent vers le haut façon voiture de course, ne manquent pas d’attirer l’attention. Electrique, toute petite et futuriste, la “voiture la plus funky de France”, selon le magazine Wired se fond bien dans l’environnement high-tech de San Francisco. Une ville à la pointe en terme d’innovations dans les transports, où sont nés Uber, Lyft, Tesla, ainsi que les nouveaux modèles de l’économie du partage.
Le journaliste de Wired, qui l’a testée à San Francisco, affirme que cet ovni a attiré “plus d’attention, de photos et de questions que toutes les voitures de sports qu'[il] a conduites”.
Un doigt de pied dans le grand bain
Renault a tenté plusieurs fois de se lancer aux Etats-Unis, mais ces tentatives se sont soldées par des échecs. Dans les années 60, Renault avait tenté de commercialisé sa petite Dauphine : les ventes ne réussissent jamais à décoller. En 1982, nouvel essai, au travers d’une alliance avec AMC (American Motors Coporation), qui a produit dans le Wisconsin des Renault 9 (vendues aux USA sous le nom de Renault Alliance) et des Renault 11 (Renault Encore). Malgré de bons débuts, les modèles ne séduisent pas les Américains, et Renault doit battre en retraite en 1987.
Pour Renault, ce doigt de pied dans le grand bain du marché américain n’est pas anodin. Aujourd’hui, Renault est avant tout présent aux Etats-Unis au travers de Renault Innovation Silicon Valley, une équipe de douze ingénieurs qui travaille en collaboration avec les start-ups des environs sur des projets de véhicules connectés ou sans chauffeurs, dirigée par Serge Passolunghi.
Aujourd’hui, l’auto-partage pourrait être l’une des pistes pour permettre au constructeur français de revenir. D’autres entreprises francaises y ont déjà pensé. Sur le modèle d’Autolib à Paris, Bolloré vient de lancer à Indianapolis ses “bluecars” électriques en auto-partage. Et l’entreprise vise désormais Los Angeles.