Ah, New York et son marché immobilier… Ces seuls mots suffisent généralement à donner des sueurs froides aux candidats à l’expatriation, s’imaginant déjà les innombrables visites d’appartements/placards qui les attendent, avant de trouver leur nid douillet. Ou pas.
Bonne nouvelle pour eux: il est possible de choisir son futur logement depuis la France, sans même avoir à quitter son canapé. Si vous êtes audacieux, vous pouvez vous engager sur le long terme, mais les plus frileux pourront se contenter de réserver un appartement pour les premiers mois, et se laisser ainsi le temps de trouver leur chez-soi définitif une fois sur place.
Solution débrouille: La recherche sur Internet
Craiglist, Airbnb, EasyRoomate, NakedAppartment… Les outils de recherche ne manquent pas, préparez-vous donc à crouler sous les offres! Faire un tri en ne sélectionnant que les annonces avec photos, et en se concentrant sur un quartier précis, permet déjà d’éliminer quelques centaines d’annonces. En faisant l’effort de fouiller, il est possible d’y dénicher son bonheur. A condition d’être réactif, car les meilleures offres partent dans la journée.
Mais les adeptes du système D devront sans doute écarter pas mal d’arnaques avant de trouver chaussure à leur pied. Craiglist en regorge, et les autres sites ne sont pas non plus épargnés. Airbnb, qui paraît souvent plus rassurant, traîne pourtant quelques casseroles. Chloé, qui est passée par le site, a été relogée par son propriétaire au bout de deux mois. Elle est passée ainsi de son très beau loft à une petite chambre sans fenêtre. Pas vraiment une bonne surprise, et pourtant d’après elle “Airbnb ne nous a pas permis de résoudre ce problème rapidement“.
Si beaucoup de ces arnaques se repèrent au premier coup d’œil, d’autres sont plus difficiles à deviner. Quelques règles de bon sens doivent donc être toujours respectées: ne jamais envoyer d’argent liquide, et ne pas hésiter à poser beaucoup de questions. Il est intéressant de demander à discuter par Skype avec le futur propriétaire et les futurs colocataires, ce qui peut faire office de visite virtuelle.
Surtout, rester méfiant face aux “super bons plans” (750 dollars pour un studio dans l’Upper West Side par exemple). Si cela semble trop beau pour être vrai, c’est souvent que c’est faux. Pour vous prémunir, posez un maximum de question. Si votre interlocuteur n’est pas sur place, fuyez!
Et si vous préférez savoir où vous mettez les pieds (et votre argent), l’entreprise Room Visit propose de visiter à votre place les logements que vous avez sélectionnés. Pour 59 dollars, elle propose un rapport détaillé, appuyé par des photos et vidéos de l’appartement et du quartier. Leurs agents peuvent aussi se déplacer jusqu’à votre futur lieu de travail afin d’estimer le temps de trajet nécessaire. L’un des fondateurs, Martin Theron, estime que parmi les appartements qu’il visite pour ses clients, “environ un sur deux sont des arnaques“.
Solution confort: Passer par une agence
Alternative plus chère: l’agence! Dans ce cas, double avantage: il est moins probable de tomber sur une arnaque, et vous pourrez compter sur l’expertise des agents pour vous conseiller au mieux, et trouver le logement qui correspond à vos attentes. Un certain nombre d’agences spécialisées et d’agents francophones aident les Français à trouver leur appartement à New York: NY Habitat, Urban Living, Expat US…
Nouvellement expatriée, Joanna a choisi cette option et a été agréablement surprise: son appartement, dans le quartier de Bushwick, s’est révélé “mieux que sur les photos, plus grand et aussi plus propre“. Mais même si cela a finalement été une bonne expérience, elle n’avait réservé l’appartement que pour ses premières semaines sur le sol américain. Elle ne se serait pas engagée sur une longue durée depuis la France.
“C’est trop risqué, et si il y avait eu un problème, se faire rembourser les frais d’agences aurait été compliqué, or ils étaient assez élevés“. Elle n’aurait pas non plus osé passer par Craiglist et consors. “Il y a trop d’arnaques, c’est moins sécurisant“.
Martin Theron, de Room Visit, met toutefois en garde les candidats à la location contre certaines pratiques. “Les agences ont parfois des petites combines, et vont arranger quelques détails : il y aura par exemple une seule fenêtre dans la chambre, au lieu des deux spécifiées dans l’annonce“. Ces petits arrangements peuvent être plus ou moins importants, mais autant se renseigner en amont sur la fiabilité de l’agence, pour éviter les déceptions.
Que faire si vous avez été victime d’une arnaque ?
Même en étant prudent, on n’est malheureusement jamais à l’abri d’une arnaque. Si vous avez envoyé une somme en liquide, rien à faire, vous ne reverrez pas votre argent. En revanche, si la transaction a été faite par virement bancaire, il peut être possible de faire marcher les assurances.
Certains sites ont aussi pris des mesures de sécurité, qui se révèlent efficaces dans certains cas. Airbnb par exemple, ne verse le paiement au propriétaire que 24h après l’arrivée des clients, laissant à ces derniers le temps de dénoncer tout éventuel problème.
En cas de litige, on peut aussi se tourner vers des associations, ou porter l’affaire devant la Small Claims Court de son borough. Avant de monter son business, Martin Theron a lui même eu son lot de problèmes en matière de logement.
Il y a quelques années, quand son propriétaire disparaît avec le deposit (qui équivaut à un mois de loyer), il choisit de se tourner vers la Small Claims Court. Dans ce type de procès, il le sait, le locataire est rarement débouté. Bingo, après quelques mois de procédure, il ressort gagnant, avec un dédommagement. Et il le rappelle, “quoi qu’il arrive, des marchands de sommeil, il y en a à tous les coins de rue“.