C’est une réalité new-yorkaise devenue véritable légende : les femmes célibataires sont deux fois plus nombreuses que leur équivalent masculin. Si vous retirez ensuite les « trop jeunes », les « trop vieux », les « pas assez riches », les « pas assez beaux », les « hommes qui aiment les hommes » et les « hommes qui ne veulent plus être aimés», vous comprendrez certainement mieux la compétition déclarée pour gagner ou garder cette alliance convoitée. Dans cette situation où l’homme devient une proie et la femme une attaquante, est-il possible de trouver l’amour ? Et pendant que la liste diminue de mariage en mariage, le « tic-tac » de l’horloge biologique se fait entendre de plus en plus fort au fur et à mesure que les années passent. Chez celles qui voudraient fonder une famille, un stress s’installe. Combien d’hommes sont prêts à y faire face au lieu de fuir? Au même moment, femmes et hommes se battent chaque jour pour conserver leur poste et avancer leur carrière. Comment trouver le temps de construire une relation authentique ?
« Avec les filles ici, c’est facile ! Tu entres dans une salle, tu les vois qui te regardent et ce sont-elles qui t’abordent». Je sais qu’il est sincère. Evidemment, ce déséquilibre profite dans un premier temps aux beaux hommes riches et donc, à de nombreux Français fraîchement arrivés aux US. Flattés d’être courtisés, ils vivront, certes, quelques moments d’excitation, leur réussite professionnelle rimant désormais avec sexuelle. Bien plus que leur « sex appeal », une combinaison explosive leur ouvre la voie des plaisirs d’un soir. Le changement d’environnement, l’éloignement familial et amical, le sentiment de solitude, la durée limitée du visa, le besoin de décompresser après le travail sont autant d’éléments qui désinhibent. Mais au moment de se confier, j’entends cet homme m’avouer : « Vous savez, on s’en lasse vite… Maintenant, je me désintéresse immédiatement quand je sens qu’elle ne pense qu’à ça. Je trouve qu’elle perd son pouvoir d’attraction et ça me déçoit en quelque sorte, qu’elle n’ait pas plus d’exigences». Il poursuit : « Je suis revenu de ces relations sans lendemain. J’espère désormais trouver une femme sur la même longueur d’onde ». Finalement, les hommes ne fanfaronnent pas longtemps d’être moins nombreux sur le marché.
Qui est cette femme sur la même « longueur d’onde » que lui ? Les Américaines en quête d’une relation sérieuse font preuve d’un pragmatisme saisissant. Quand la demande est plus importante que l’offre, que l’on manque cruellement de temps et que l’on ne croit plus depuis belle lurette au prince et son cheval blanc, la fameuse « date » parait être la solution. A ce jeu-là, les Françaises ne sont pas au départ les plus compétitives : être toujours au top, suivre un scénario précis dont les étapes sont connues à l’avance… Est-elle désespérée au point de sacrifier sa « French Touch » ? Non. La Française choisit plutôt de faire part de son analyse sociologique : « A trente-cinq ans, il y a deux catégories d’hommes : ceux qui vivent déjà en couple et les célibataires. Ces derniers sont des immatures, incapables de s’engager, ne veulent surtout pas d’enfants. Bref. Seulement bons à te faire perdre les quelques années qu’il te reste pour espérer être mère un jour ». Je sens dans son ton qu’elle essaye de se rassurer, qu’elle veut trouver une explication à son statut. Elle agit ainsi parce qu’elle ressent cette suspicion systématique à l’égard des femmes seules : « voleuses de chéri », « filles faciles » ou « à problème », elles cacheraient nécessairement quelque chose ! A ce stade, elle a besoin de regagner confiance en les hommes et en elle-même. Investir dans de nouvelles amitiés, sans pression sexuelle ou au résultat, lui permettra de changer son regard et de guérir de ses relations inachevées.
Ces hommes et ces femmes qui se dégagent de cette contrainte du « marché » osent se confronter à leur vie et se remettre en question. Ils me confient leur incompréhension: « Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Je sors, je rencontre de nouvelles personnes. Certaines sont mêmes intéressées par moi et tentent d’aller plus loin. Mais je me désintéresse rapidement d’elles. Au mieux, j’enchaîne des relations sans grande durée ; au pire je ne vois personne autour de moi avec qui partager ma vie ». Derrière un discours volontariste, une partie de la personne refuse, inconsciemment bien sûr, de se laisser aimer et d’aimer. Pour éclairer cette part d’ombre, je lui propose d’imaginer un scénario où la relation irait plus loin : « Qu’arriverait-il ? Comment vous sentiriez-vous, avant, pendant et après ? » Cette version positive révèle ses espoirs et craintes inavoués, les souffrances qu’elle cherche à éviter. La parole va permettre de se libérer de toutes ces histoires familiales, amicales, amoureuses et sexuelles, lointaines ou récentes, qui ont contribué à former cette carapace protectrice. Nous faisons un bilan de ces expériences, les resituons à leur juste place pour qu’elles lui permettent maintenant d’aller de l’avant.
Dans une ville trépidante, les nouvelles rencontres sont démultipliées par un turn-over incessant. Cette dynamique devient souvent un obstacle pour développer une relation en vérité et à « durée indéterminée ». Femmes et hommes qui osent nager à contre-courant ont plus de chance de se rencontrer que de se noyer dans la foule des célibataires, ses obligations, ses contraintes et ses illusions sur les autres et sur soi-même.
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Avertissement: Thérèse Hargot-Jacob est sexologue à New York. Ses chroniques sur French Morning s’inspirent de sa pratique professionnelle, mais les témoignages individuels qu’elle rapporte sont modifiés de manière à préserver l’anonymat de ses clients. Ce qui se dit dans son cabinet reste dans son cabinet!
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Cet article est ma fois fort intéressant … c’est dommage que les femmes à NY se montre sous un tel jour. Déjà quand je vois la différence de mentalité entre la France et la Belgique c’est assez flagrant mais là je tombe littéralement sur le cul. A une époque je m’étais inscrite sur meetic (en 2007). Puis voyant que la majorité étaient inscrits pour des plans cul, je m’étais inscrite sur ce site http://www.nice-people.be en espérant voir mieux. L’attitude générale des Français c’est ASVOB (Age Sexe Ville On Baise ?) l’attitude des belges était plutot: ASVOS (Age Sexe Ville On Sort ?) Déjà la belle différence dans la mentalité. Mais le belge change vite d’avis après la premi§re sortie : cela deviens : ACQQB (Alors C’est Quand Qu’on Baise ?).
Au moins à NY elles sont franches … mdr