Memphis est une ville à double visage. Somnolente en journée, elle se révèle la nuit lorsque les premières notes de guitare commencent à sortir des bars et restaurants de Beale Street. Tournée vers la musique, cette cité de 650.000 habitants située à un jet de pierre des frontières de l’Arkansas et du Mississippi, possède également une histoire forte, marquée par le mouvement des Droits Civiques.
Jour 1
Les amoureux de la musique en général, et du Blues en particulier, trouveront leur bonheur à Memphis. Sa culture musicale n’est plus à démontrer, comme en témoignent les nombreux musées qui y sont dédiés. Et pour peu que l’on s’y rende au mois de janvier, lors de l’organisation de l’International Blues Challenge au cours duquel 250 groupes du monde entier viennent se mesurer les uns aux autres, la qualité des notes est toujours au rendez-vous.
Le centre ville de Memphis n’étant pas très étendu, la tournée des principales attractions peut aisément se faire à pied, à moins que l’on ne préfère emprunter le joli trolley qui parcourt la cité de long en large (ticket à $1 ou pass à la journée pour $3,5). Pour marcher dans les pas d’Elvis Presley ou de B.B. King (lequel possède une avenue à son nom), il convient tout d’abord d’arpenter South Main Street. La première étape mène au Blues Hall of Fame, afin de retrouver les visages et musiques de ceux qui ont façonné ce style.
Départ ensuite vers les studios Stax, où des artistes comme Otis Redding, Rufus Thomas, Isaac Hayes ou John Lee Hooker permirent à Memphis d’acquérir le surnom de “Soulville”.
Instrument incontournable, la guitare possède également son musée, grâce à la légendaire marque Gibson, prisée par le plus grands musiciens. Le fabriquant possède un atelier en centre ville, qu’il est possible de visiter toute la semaine, avant de traverser la rue pour se rendre au Memphis Music Hall of Fame, où se côtoient Al Green, Johnny Cash, Elvis, Howlin’ Wolf et Carl Perkins. Cette tournée ne saurait être complète sans la visite d’un autre musée, le Rock n’ Soul Museum, où, entre objets de collection et documentaires, est retracée l’évolution des genres musicaux.
Jour 2
Véritable “King” de la ville, Elvis est partout. Il n’est pas une rue où son visage ne surgit pas d’une vitrine ou d’une affiche. Pour retrouver l’esprit de l’enfant de la région, il faut se rendre où tout a commencé, à savoir chez Sun Studio, fondé par Sam Philipps. Dans cette petite maison d’angle où sont aussi passés Johnny Cash, Roy Orbison et Jerry Lee Lewis, le Rock’n’Roll a véritablement pris son envol. Tout a été préservé en l’état et vous aurez l’occasion d’écouter des enregistrements extrêmement rares.
A deux pays, l’atelier “Saint Blues Guitar” est un arrêt incontournable. Chez cet artisan, les guitares sont réalisées sur mesure et chacune est plus belle que la précédente, avec un son unique. Ce luthier très discret refuse de livrer les noms de ces clients… sauf si l’on insiste un peu!
Ces visites effectuées, il faut sortir de la ville pour se rendre directement chez Elvis, à Graceland. La demeure de la star est devenue un lieu de pèlerinage pour les fans, lesquels ne sont pas très regardants sur la décoration intérieure, préférant essayer de saisir l’esprit du “King”.
Pour terminer la journée, une déambulation dans Beale Street s’impose. Sur 300 mètres, bars et restaurants se succèdent, lesquels rivalisent, à la nuit tombée, en proposant les meilleurs groupes de blues du pays. La musique y est si bonne que le temps y file à toute allure.
Jour 3
Après deux journées passées à ne respirer que le parfum de la musique, il est temps de se tourner vers une autre facette de la ville, à savoir son combat pour les droits civiques. C’est à Memphis, en 1968, que Martin Luther King Jr. fut assassiné. C’est donc ici que se situe le musée retraçant la lutte des opprimés, à commencer par la population noire américaine. Construit dans le prolongement du Lorraine Hotel, au balcon duquel MLK perdit la vie, le musée est poignant. Deux heures de visite sont nécessaires, pour revivre le parcours des esclaves venus d’Afrique, jusqu’aux détails de la traque du meurtrier du leader pacifiste.
Une promenade sur les bords du Mississippi permet de se remettre de ses émotions et de découvrir les Riverboats, ces bateaux à roue qui y font escale le samedi. L’American Queen Steamboat Company y possède toujours son siège, offrant un voyage dans le temps aux passagers.
Autre retour en arrière, celui proposé par le Victorian Village Historic District, afin de revivre les années fondatrices de Memphis, avant que la musique n’en fasse l’un de ses terrains de jeux favoris.
NBA : En plein centre ville, à proximité de Beale Street, la FedEx Arena est le siège de l’équipe de basket NBA des Memphies Grizzlies. Seule équipe professionnelle de la ville, elle fait la fierté de ses habitants et l’ambiance lors des matches est toujours festive. Moins en vue, car évoluant dans une ligue mineure, l’équipe de base ball des Redbirds, possède également son stade à proximité.
Se faire peur : Si vous avez deux heures à “tuer”, pourquoi ne pas tenter le “Memphis Ghost Tour” ? Une promenade qui garantit quelques frissons, entre fantômes, âmes perdues et vaudou.
Orpheum Theatre : Sur South Main Street, l’Orpheum a acceuilli les plus grands noms du théâtre et de la musique, et même Sarah Bernhardt. Toujours en service, il possède devant son entrée les étoiles des stars venues y faire escale.
Avant de partir: MemphisTravel.com et ilovememphisblog.com
Hôtels: Madison Hotel ($189/nuit), décoration récente et idéalement situé en coeur de ville ; Doubletree ($159/nuit); The Exchange Suites ($65/nuit).
Déjeuner: Cafe Keough, Flying Fish, Aldo’s Pizza, Kooky Canuck, Pearl’s Oyster House.
Dîner: Eighty3, Flight, Capriccio Grill, Yao’s China Bistro.