Pour son quatrième restaurant à Los Angeles, Ludo Lefebvre, l’une des stars de la cuisine française aux Etats-Unis, a joué la carte proximité.
Situé en plein quartier jeune et branché de Silver Lake, Trois Familia offre une cuisine simple à prix raisonnables (entre 8 et 24$) pour les gens du quartier.
« Un lieu sans prétention », comme le revendique ce chef originaire de Bourgogne, qui vit aux Etats-Unis depuis 20 ans. Dans un cadre convivial, où ont été installés quelques grandes tables blanches et des bancs de jardins, Trois Familia propose un menu petit-déjeuner/déjeuner d’inspiration mexicaine et française.
On y mange des churros, des chilaquiles (crêpes de maïs frites dans de l’huile avec du fromage et des œufs), des burritos, mais aussi des crêpes Suzette, des œufs pochés au fromage, jambon de Paris et oignons caramélisés, et du confit de canard mariné dans une sauce mexicaine.
Cette cuisine du Mexique, Ludo Lefebvre a voulu la conserver en hommage à Nadine Trujillo, qui a passé 22 ans à servir des plats mexicains avant de prendre sa retraite et céder ses murs au chef français et à ses deux associés.
« C’est un peu par hasard que ce restaurant a ouvert, explique Ludo Lefebvre. J’ai été contacté pour reprendre le lieu, je ne cherchais pas particulièrement à ouvrir quelque chose à Silver Lake. »
Au départ, il pensait ouvrir dans les murs de Trois Familia un deuxième restaurant Petit Trois, avec sa formule bistrot. « Mais nous n’avions pas la licence pour vendre de l’alcool, car pour cela il faut que le local possède deux toilettes. » Il décide alors de restaurer les lieux à minima, juste un coup de peinture, et lance la formule sans attendre.
Côté décor, on trouve des cactus aux formes variées savamment disposés sur une étagère en hauteur, et une chaine hi-fi vintage avec tourne-disque et vinyles, pour ajouter une touche hype à cette cantine qui n’hésite pas à balancer de la musique disco dans ses enceintes.
Vous ne verrez pas souvent Ludo Lefbevre au Trois Familia. Le midi, il officie dans ses autres restaurants. « Mais j’y passe tous les matins, vérifier la carte et changer le contenu quand j’en ai envie », explique-t-il.
Pour l’instant le restaurant fonctionne bien. « C’est normal, les gens viennent découvrir. Il faut attendre quelques mois pour voir s’ils continuent de pousser la porte », nous dit-il. « Ca me plait l’idée que ce soit tout le temps les mêmes clients qui viennent, ça me rappelle les bistrots chez moi en Bourgogne, où l’on voit les mêmes personnes tous les jours. »