C’est la magie des réseaux sociaux. L’association normande Tricote un sourire a réalisé l’année dernière un tricot géant d’un tableau de Monet. Repérée sur Facebook par le magazine Vogue, l’oeuvre sera exposée du vendredi 13 au dimanche 15 janvier au salon “Vogue Knitting Live” de New York.
“Nous avions l’idée farfelue de faire une exposition un jour. Vogue nous a fait passer du rêve à la réalité“, se réjouit Mathilde Milot, directrice de l’association culturelle Citémômes.
Créée il y a 10 ans, la structure lance ses premiers ateliers couture en 2013, avant d’imaginer le projet Tricote un sourire il y a deux ans. “L’idée est de faire participer les gens à des oeuvres collaboratives qui donnent le sourire. Chacun tricote un petit carreau de 5X5 ou de 10x10cm, peu importe sa couleur, et nous l’envoie ou nous le dépose dans un des points de collectes à travers la Normandie. Nous les assemblons ensuite pour créer l’oeuvre“.
La reproduction géante du tableau de Monet “La femme à l’ombrelle”, qui mesure six mètres par quatre, a été réalisée l’année dernière, à l’occasion du festival dédié à l’impressionnisme “Normandie Impressionniste“. “Nous avons proposé l’idée au départ pour plaisanter, mais finalement ça s’est fait“, se souvient Mathilde Milot.
L’association a ainsi reçu plus de 115 000 carreaux de tricot, provenant de toute la Normandie, mais aussi de l’étranger, de la Belgique jusqu’au Québec. “Nous avons d’abord réalisé un puzzle géant, dont les centaines de morceaux ont été assemblés dans les écoles et par des bénévoles. Puis, il a fallu coudre l’ensemble. Ca a été des heures de travail mais nous sommes fiers du résultat“.
Cerise sur le gâteau, la vidéo du tricot géant publiée sur Facebook par l’équipe du festival “Normandie Impressionniste” devient virale et tape dans l’oeil de Vogue. Le magazine contacte l’association et invite ses membres à venir exposer leur oeuvre à New York.
Cinq membres de Tricote un sourire, dont Mathilde Milot, se sont ainsi envolés jeudi pour la Grosse Pomme. “Nous sommes heureux de pouvoir la montrer au monde entier. On a également une exposition à Paris dans trois semaines puis en Normandie. Notre oeuvre part en tournée, sourit la Française. Au delà des Etats-Unis, on a surtout réussi a créé du lien social et inter-générationnel en Normandie. J’ai croisé des habitants qui m’ont dit avoir repris contact grâce à ce projet. C’était tout l’objectif”.