Vous avez un projet aux États-Unis ? Vous avez besoin de regrouper des fonds ou de transférer des euros en dollars ? Six points à connaître pour envoyer/recevoir de l’argent en toute sérénité.
Vouloir passer par sa propre banque, c’est une erreur courante qui s’avère plus coûteuse. Les frais de transaction à l’international sont en général plus élevés. « Et si ces derniers ne sont pas visibles, attention, car ils peuvent se cacher dans le taux de change » explique Guillaume Decalf, conseiller financier indépendant pour les Français aux États-Unis. Alors même si l’on entretient de bonnes relations avec ses banquiers, on étudie d’abord toutes les possibilités avant de se lancer.
Il existe aujourd’hui des dizaines de fournisseurs de transfert d’argent. Des sociétés capables de transférer des euros en dollars (et vice-versa) de manière sécurisée, rapide et fiable. Le tout, à des coûts compétitifs. Parmi ces sociétés tierces, OFX, Wise, Azimo, XE, Skrill, etc. Chacune ayant des spécificités différentes.
Des comparateurs en ligne différencient les organismes de transferts selon des critères pré-définis : le prix, la sécurité, la rapidité ou la disponibilité. À noter que le montant des sommes est parfois plafonné et le nombre de transferts par an limité. Autre option : demander des devis afin d’avoir une vision concrète des coûts et des écarts. « Ces sociétés font leur business en étant aussi transparentes que possible » assure Guillaume Decalf avant d’ajouter : « l’essentiel est donc de comparer attentivement les frais. Certains sont fixes, certains évoluent selon le montant de la somme versée et puis il y a les frais de change à prendre en compte. »
Ça monte, ça descend, c’est la seule constante des courbes de l’évolution du taux de change euros-dollars. Et impossible de prédire dans quel sens il basculera. Alors faut-il attendre qu’il remonte pour verser les fonds ? Faut-il tout déplacer avant qu’il ne redescende ? Le conseil de l’expert : « réaliser plusieurs virements sur plusieurs semaines ou mois permet de lisser le risque. Mais si c’est intéressant émotionnellement, sur le plan financier ça ne l’est pas toujours… L’argent perd de la valeur avec l’inflation. ». Il n’y a donc pas de bonne réponse ici, c’est un risque à intégrer.
Certains craignent que l’argent se perde. C’est rarissime. Aujourd’hui, les transferts se font en format électronique via des comptes bancaires et la traçabilité limite les risques. En cas de problème (encore une fois, rarissime), on peut retrouver l’argent. Les strictes réglementations en Europe comme aux États-Unis garantissent en outre la sécurité des fonds.
On peut vérifier les cadres juridiques et fiscaux ici. Utile par ailleurs de savoir qu’il n’y pas de déclaration particulière à remplir auprès du fisc français ou américain. En revanche, la banque ou l’organisme de transfert qui reçoit les fonds peut exiger des papiers prouvant leur provenance.
Quid des autres méthodes ?
Il est possible de transférer des fonds en « posant un chèque en euros dans une banque américaine, mais les taux pratiqués par les établissements rendent cette méthode inintéressante » précise Guillaume Decalf. On peut aussi prendre des espèces lors d’un voyage. Au delà de 10.000 dollars, on doit le déclarer aux autorités (ce qui ne se fait pas par virement électronique). Enfin, on peut passer par mandat postal via des agences spécialisées. Dans ces derniers cas, le transfert se révèle plus coûteux, avec des taux de change souvent défavorables.