Dans un monde noyé d’informations, « comment sait-on à qui faire confiance, si quelqu’un a une expertise ? » Telle est la question posée par Traackr, startup-up créée en 2010 à San Francisco par les Français Pierre-Loïc Assayag et David Chancogne.
La jeune pousse vient de réaliser un tour de table de 9 millions de dollars, mené par Workhorse Capital, pour se développer face à un marché « en pleine accélération », constate Pierre-Loïc Assayag. Le principe de la start-up : Traackr propose de mettre en relation des marques qui souhaitent communiquer sur leurs produits et leurs valeurs et des « influenceurs », à savoir des bloggeurs, journalistes, hommes politiques et autres experts.
A quoi servira cette nouvelle levée de fonds ? « On est vraiment arrivés à un point où la pratique de ‘smarting influence’ est en train de s’imposer parmi les cœurs de compétences des sociétés, note le co-fondateur de 46 ans. Depuis un an à peu près, certaines industries ont vraiment avancé, comme la beauté, les technologies de consommation, ou la technologie BtoB. C’est important pour nous d’arriver à suivre le marché », confie entre deux entretiens d’embauche ce patron à la tête de 55 employés. « Je pense qu’on va finir l’année avec 20 à 30 personnes supplémentaires », estime-t-il.
Pourtant, quand les deux entrepreneurs qui vivaient alors à Boston ont imaginé Traackr, ils n’envisageaient pas d’en faire « un business, mais plus un concept social », raconte Pierre-Loïc Assayag. « L’idée à l’origine était de donner du sens aux données sur le web social, en partant de l’hypothèse qu’avec la démocratisation des médias, le consommateur d’informations allait avoir de plus en plus de mal à savoir où il devait prêter attention », poursuit-il.
« Avant, à partir du moment où quelqu’un avait un label, que ce soit le New York Times ou Le Monde, des gouvernements ou une institution que l’on connaissait, c’était facile de dire : ‘Là, je peux avoir confiance’. Nous vivons dans un monde différent aujourd’hui », illustre ce Parisien installé aux Etats-Unis depuis 20 ans.
Aujourd’hui, Traackr revendique près de 200 clients et une base de plusieurs millions d’”influenceurs”.
Pour les trouver et les suivre, direction les réseaux sociaux. « On regarde l’ensemble du contenu que quelqu’un produit sur le web et la communauté autour. Quand cette personne publie telle ou telle chose, on regarde s’il y a des concentrations d’engagement autour de son post, des retweets, des likes…, précise Pierre-Loïc Assayag. Ca donne un modèle qui est encore beaucoup plus solide que celui sur lequel Google s’était basé, qui était le site web ».