“Ce sport est stupide de toute façon” titrait le New York Post au lendemain de la défaite américaine face au Ghana lors des huitième de finale de la coupe du monde. Une façon d’exprimer la frustration d’une nation qui semblait à peine découvrir les joies du football. Pour le New York Mag, tout ce boucan autours de la coupe du monde est tout de même un peu excessif: « Quand tout sera fini, presque tout le monde sur terre – ou du moins les fans de 31 des 32 nations participantes – se sentiront aussi nuls que nous. Parce que si vous ne gagnez pas la finale, vous rentrez chez vous perdant. Ensuite il faut attendre quatre longues années pour devenir fou à nouveau (si vous êtes qualifié). Quatre années au cours desquelles tant de choses peuvent arriver. »
Que les choses changent avant la prochaine Coupe du Monde, c’est ce qu’espèrent les Français pour lesquels la pilule est difficile à avaler. Dans la presse américaine, après l’aspect guignolesque des événements de la semaine précédente, on insiste principalement sur la violence des réactions médiatiques et politiques autours du fiasco. “Les joueurs de l’équipe à majorité noire ont été qualifiés de «chefs de gangs» et de «voyous», ils sont accusés de manquer de respect à la nation“. Même si ce n’est pas l’intention de ces réactions précise le Los Angleles Times du 26 juin, ces commentaires amènent à la haine raciale puisqu’ils associent les joueurs de l’équipe aux problèmes des ghettos français. Cités dans l’article du quotidien, ainsi que dans le New York Times du 24 juin, les propos d’Alain Finkielkraut mettent le doigt sur le problème: “Les Bleus sont “un miroir terrible” de la société française.” Selon le quotidien new yorkais, «il y a un aspect plus troublant de la réaction à cette défaite, qui a mis l’accent sur le manque de patriotisme, de valeurs partagées et l’honneur national dans une équipe avec de nombreux membres qui sont noirs ou métisses, issus de l’immigration. » Pourtant, « en 1998, l’équipe française qui a remporté la Coupe du Monde a été largement louée pour son caractère multiethnique – black, blanc, beur – et considérée comme le symbole d’une nation plus diversifiée. » Les deux quotidiens ironisent: en même temps que les résultats de l’équipe de France étaient toujours plus mauvais, les partis politiques d’extrême droite, Front National en tête, ont montré un regain de popularité.« La composition raciale de l’équipe française a longtemps été un problème à l’extrême droite, même dans un pays où tous les Français sont des “citoyens” censés avoir des droits égaux. Des 22 hommes qui composent l’équipe de France, 13 sont des hommes de couleur. »
Le journal français Le Monde fait parler de lui depuis quelques semaines dans les médias américains. Un article du New York times de Steve Erlanger daté du 28 juin raconte la difficile reprise du journal. Deux groupes sont en lice pour en reprendre le contrôle. D’un côté, un groupe favorisé par les journalistes constitué de Matthieu Pigasse, banquier chez Lazard et éditeur du magazine culturel Les Inrockuptibles, de Xavier Niel, fondateur d’une entreprise de télécommunications appelé Iliade, et de l’industriel Pierre Bergé. De l’autre, Claude Perdriel, le propriétaire du Nouvel Observateur dont la candidature a été rejointe par France Télécom, le groupe espagnol Prisa, qui publie le journal El País mais surtout « soutenue par Nicolas Sarkozy » souligne le journaliste. Il rappelle que « Pierre Bergé était l’un des conseiller de Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international, considéré comme le rival le plus probable à Nicolas Sarkozy pour les élections présidentielles de 2012 ».
Mais les journalistes du Monde ont voté à 90% contre la candidature de Mr Perdriel qui s’est finalement retiré de la course, « ils craignent de perdre le contrôle au profit d’un groupe d’investisseurs soutenus par le président français » explique Steven Erlanger. Après plusieurs scandales autour de Nicolas Sarkozy plaçant des proches à la tête de grands organismes de presse ou de médias, le président français est à nouveau pointé du doigt dans cette affaire, “l’intervention directe de Nicolas Sarkozy dans une affaire qui n’a rien à voir avec le gouvernement, c’est la vente d’un journal indépendant à un groupe privé, ça a profondément choqué le comité de rédaction,” raconte un journaliste qui a préféré garder l’anonymat.
La garden party est officiellement annulée. Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il voulait réduire de façon significative le train de vie des fonctionnaires de l’état. Pour William Horobin du Wall Street Journal, « il s’efforce de montrer l’exemple au milieu des plans pour réduire le déficit public de la France ». Le journaliste explique que le gouvernement français a « récemment donné des détails sur la façon dont il avait l’intention de réduire le déficit de l’état. Il sera de 8% du produit intérieur brut cette année, de 6% en 2011 atteindre les 3% en 2013. » En tout les coûts devraient être réduits de 10% d’ici à 2013, il y a des efforts à faire !
Le journaliste du Wall Street Journal plaisante sur le passé plus ou moins « bling bling et du Président au style de vie somptueux ». Dans le Washington Post, un article d’Edward Cody titre “la coupe du monde ajoute aux douleurs de la France“. Et des douleurs il y en a. Le journaliste rappelle que « la Garden Party avait coûté aux contribuables près d’un million de dollars l’année dernière rien qu’en champagne et amuses bouche », une belle somme! Il semblerait que les temps changent… Et pour cause, en plus de la Garden Party c’est aussi la chasse présidentielle qui passe à la trappe cette année. Elle sera remplacée par de fades battues de régulation. “Chaque euro public doit être un euro utile et légitime“, a déclaré M. Sarkozy. Reste à savoir si les commandes pour la fête n’ont pas déjà été passées et surtout payées. Effet d’annonce ou véritable restriction budgétaire, le doute plane…
Adeline Dessons et Anne-Lise Fernandez
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le problème avec les journalistes français c’est que justement ils adorent laisser planer le doute! Et tout leur bla-bla-bla n’a qu’une visée:critiquer critiquer, espérant qu’il en restera toujours quelque chose! pas bien propre tout ça.
Et puis au foot, c’est pas qu’ils soient noirs, c’est qu’ils font parler d’eux et rarement en bien surtout ces derniers temps et qu’on n’a pas l’impression qu’ils représentent la France, sans doute même pas le sport français!
L’équipe championne de 1998 était “black blanc beur”, pas beurre!