Revue de presse. Alors que la plupart des journaux, comme le LA Times ou USA Today, se concentrent sur les performances sportives du tour de France, et notamment la victoire finale de Vincenzo Nibali, le Washington Post a choisi un angle nettement plus original.
Dans un premier article, publié en ligne sur le blog “She The People”, Joann Weiner rappelle à ses lecteurs qu’après plus de 100 ans d’existence, le Tour n’inclut toujours pas de sportives féminines dans la compétition. Si des femmes sont bien présentes lors de la course, “elles n’apparaissent sur le podium que pour donner du champagne et des fleurs aux vainqueurs masculins”. L’auteur dénonce les “vues démodées” des organisateurs, et réclame du changement. Elle trouve un appui dans les colonnes du New York Times, puisque le quotidien a également publié un article critique sur le sujet, pointant toutefois un progrès: les femmes ont obtenu leur propre course parallèle (mais largement réduite), “La Course by Le Tour de France”.
A nouveau dans le Washington Post, mais dans un tout autre registre, Marissa Payne prend pour cible les spectateurs du Tour de France, expliquant que “bon nombre d’entre eux sont connus pour être un peu bizarres”, à l’image de ceux qui se baladent à moitié nus, mais plus encore de l’homme qui a fait profiter son ours empaillé du spectacle, lors de la 18ème étape. Photo à l’appui, elle le rappelle, “il reste trois étapes, peut-être que quelqu’un va ramener un hippopotame”.
Le Masterchef du jardin d’enfant
Du côté du Wall Street Journal cette semaine, focus sur un concours de cuisine dont le vainqueur aura l’honneur de servir son plat… dans une crèche. Ce véritable Masterchef du jardin d’enfant sert alors de point de départ à une analyse profonde de l’alimentation à la frenchy.
On y apprend qu’en France, “pays obsédé par la bonne nourriture, même le repas des enfants doit être gastronomique”. Les auteurs donnent ainsi une vision bien personnelle des menus proposés aux gourmets miniatures dans les crèches, censés servir “aux enfants d’un an des mets sophistiqués comme le roquefort, le chocolat noir ou le poireau, pour les encourager à développer un palais aventureux.”
Les lunettes d’Hollande
Enfin, les lunettes les plus célèbres de l’Hexagone, ont inspiré un article au New York Times. Vanessa Friedman s’y concentre sur les réactions (largement négatives) qu’a suscité dans la presse française ce changement de style de François Hollande.
Et si ce que l’auteur appelle “l’affaire lunettes” a eu un écho conséquent, cela prouve selon elle que “l’image des hommes politiques est scrutée autant que l’est celle des femmes”. Une donnée que François Hollande n’aurait pas du négliger. Il paraît en effet étrange de choisir des lunettes danoises lorsqu’on promeut le “Made in France”, et des montures à 1.300$ lorsque l’un de ses chevaux de bataille est la taxe à 75% pour les plus aisés. Peut être, d’après Vanessa Friedman, une façon de se débarrasser des souvenirs de Valérie Trierweiler, qui avait joué un rôle primordial dans son relooking pré-campagne en 2012.
Reste que “les conseillers de M. Hollande ne sont peut-être pas si malins que ça quand il s’agit d’image”, et feraient bien de regarder de l’autre côté de l’Atlantique, et s’inspirer de spin doctors comme David Axelrod. En conclusion, la parité aurait-elle réussi à s’imposer dans au moins une facette de la vie politique ? Oui, à en croire le New York Times, qui tire de cette affaire une leçon à retenir : “En politique, un nouvel accessoire n’est jamais simplement un accessoire. C’est un symbole. Pour les hommes comme pour les femmes”.