Après douze ans passés à New York, l’artiste plasticienne Clara Claus a décidé de rentrer en France. Celle qui aime tant les voyages a de nouveau fait ses valises.
Mercredi 6 juin de 6 à 8pm, la veille de son départ, a lieu le vernissage de “Murmures“, son exposition-hommage à la ville qui ne dort jamais. L’installation sera présentée jusqu’au 17 juin à l’Elizabeth Street Garden, au cœur de Soho, sous l’égide de la curatrice Marie Salomé Peyronnel.
Pour l’occasion, Clara Claus a glané des bribes de la vie new-yorkaise. « J’ai envoyé un mail à mes connaissances pour leur demander de me chuchoter une histoire vécue dans la ville » explique-t-elle. La récolte est bonne : vingt quatre personnes décident de se confier. Emouvants, drôles ou intimes, chacun de ces récits lui a inspiré une peinture.
Des peintures pour le moins originales puisque la jeune femme s’affranchit de la toile pour peindre sur des totems. « Le totem me fait penser à une sculpture humaine, c’est presque un corps : j’aime cette idée de personnage qui contient une histoire ». Plus ou moins imposants selon la durée du récit, ces totems colorés sont disposés en essaim dans le jardin.
Artiste multimédia, Clara Claus mêle d’ailleurs peinture et texture sonore. Les histoires enregistrées sont diffusées parmi les piliers : toutes sont chuchotées, créant une vraie intimité avec les visiteurs. « Dans cette ville immense, foisonnante et rapide qu’est New York, il y a parfois besoin d’un moment suspendu de proximité ». Diffusées en même temps, elle créent un brouhaha sonore qui n’est pas sans rappeler la vibration de la ville.
Cet hommage à New York est évident pour la jeune femme car c’est aussi dans cette ville qu’elle s’est affirmée en tant qu’artiste. Arrivée à 19 ans pour suivre son amoureux américain de l’époque, la jeune Française (fraîchement diplômée de Duperré en design et espace) se lance dans la peinture.
Elle entre alors à la Cooper Union, établissement new-yorkais prestigieux et gratuit pour se perfectionner dans les arts plastiques. « Alors qu’en France on doit tout justifier par le raisonnement, les Etats Unis ont une culture de la production. C’est l’intelligence du faire : la pensée se développe en faisant. J’ai été poussée à créer, à prendre des risques : ça a été extrêmement formateur ».
Après ces douze années d’ébullition, Clara Claus désire à présent rentrer en France « pour prendre du recul et réfléchir sur ce qu’elle a absorbé ». Elle a toutefois l’intention de revenir régulièrement à New York pour poursuivre ses collaborations. La création se vit, pour elle, sur les deux continents.