L’ancien basketteur des San Antonio Spurs (NBA), aujourd’hui président du club de l’ASVEL en France, était aux États-Unis mi-octobre pour présenter ses nouvelles marques de vins et de champagne, qu’il a lancées en collaboration avec l’entrepreneur français Michel Reybier.
« Je n’ai jamais été un fan de bière, j’ai découvert le vin à l’adolescence en France, et j’ai eu la chance que mon coach à San Antonio, Greg Popovich, soit un passionné comme moi avec une cave de plus de 3000 bouteilles », raconte l’ancien champion NBA, qui a également investi dans la station de ski de Villard-de-Lans, dans une société de production et une écurie de chevaux de course en France. « Au début de ma carrière aux US dans les années 2000, la consommation de vin n’était pas très répandue. Et puis les chefs français sont arrivés petit à petit, ont lancé parmi les meilleurs restaurants au monde, et aujourd’hui tu peux très bien manger et trouver d’excellentes bouteilles », retrace le quadragénaire.
Tony Parker a rencontré Michel Reybier il y a un an et demi à Lyon. L’entrepreneur de 77 ans a fondé le groupe Aoste dans les années 1980, avant de se diversifier dans les secteurs hôteliers et viticoles. Il possède plusieurs marques de vin et de champagne et a racheté le domaine Château La Mascaronne en Provence en 2020, qui produit notamment un excellent vin rosé. « Je suis très chanceux que Michel ait voulu s’associer à moi, car c’est très difficile d’investir dans le vin en France, où les meilleurs domaines sont la propriété des mêmes familles depuis plusieurs générations », explique Tony Parker.
Les deux amis se sont associés sur trois marques déjà présentes en France, le Château La Mascaronne (rosé, rouge et blanc) et les champagnes Michel Reybier et Jeeper. Tony Parker apportera notamment son réseau et sa notoriété à l’international. « Les deux gros marchés que nous visons, en plus de l’Europe, sont la Chine et les États-Unis », confie l’ancien basketteur, qui veut faire de La Mascaronne « l’un des meilleurs rosés au monde ». Les bouteilles du tandem français sont déjà disponibles aux États-Unis dans des adresses luxueuses comme l’hôtel cinq étoiles Baccarat de Midtown où il nous a reçus le 13 octobre pour cette interview (comptez 22$ le verre de rosé La Mascaronne).
Si Tony Parker préfère taire sa stratégie de développement aux États-Unis, il indique que le Château La Mascaronne devrait « se décliner en trois marques, avec trois prix différents allant du très haut de gamme à l’entrée de gamme », et qu’on pourra trouver ses vins et ses champagnes « dans les meilleurs endroits et sur les meilleures tables américaines ». Sur la spécificité du marché américain et sa règle du Three tier system, qui interdit aux producteurs de vin de vendre en direct au consommateur, l’ancien champion de basket confirme « avoir trouvé des importateurs et distributeurs sur le sol américain ».
Tony Parker insiste en revanche sur son rôle dans le « day-to-day » de sa nouvelle entreprise, entre la France et les États-Unis. « Je suis engagé à 100% dans ce projet. Je ne suis pas encore un spécialiste, mais je m’intéresse au cycle de production, des vendanges, à l’assemblage aux dégustations. Nous avons l’objectif de faire un vin biologique de très haute qualité, qui respecte l’environnement ».
L’investissement de « TP », qui possède une cave d’environ 2000 bouteilles à San Antonio et 600 à son domicile lyonnais, n’est pas une nouvelle lubie mais bien un projet réfléchi depuis des années. « Je sais que le marché américain est très concurrentiel avec beaucoup de stars, notamment du sport, qui possèdent leur domaine ou représentent des marques. Mais j’ai la chance d’être Français, c’est dans ma culture, et d’avoir pu côtoyer des producteurs de vin en France chaque été depuis 15 ans. Ce n’est pas un investissement passif, je suis ici pour m’investir à long terme ».