Ce natif d’Auxerre ne le cache pas: il se voyait sur le terrain. “Mon rêve, c’était d’être joueur professionnel. Je n’ai jamais réussi à signer un contrat pro alors j’ai privilégié les études“. Bien lui en a pris.
Après une licence STAPS à Dijon en 2007, Tony Jouaux quitte la France en 2009 pour l’Université de Louisville dans le Kentucky, où il effectue un master en sciences du sport. En parallèle des études, il est préparateur physique adjoint de l’équipe masculine de soccer, qu’il emmène jusqu’en finale du championnat universitaire, “la meilleure performance de l’équipe à l’époque“. Un tremplin jusqu’à un premier poste de préparateur physique en 2011. “Je suis devenu très proche de l’entraîneur à l’université, qui connaissait quelqu’un au Chicago Fire en MLS (Major League Soccer, principal championnat américain). Il m’a mis en contact et j’ai été embauché quelques jours après“.
Dès sa première année, le Français de 31 ans accompagne son équipe jusqu’en finale de la coupe des Etats-Unis. “J’étais un peu unique pour eux, puisque j’étais un préparateur physique qui savait parler de football et développer une préparation adaptée aux footballeurs. En général, le préparateur physique américain est multi-sport“.
Après quatre saisons à Chicago, Tony Jouaux est recruté par les New York Red Bulls en 2015, avec qui il remporte dans la foulée le trophée de meilleure équipe de la saison régulière. “On fait très peu de matches nuls, on veut gagner tous les matches en prenant beaucoup de risques“. Une philosophie de jeu qui reflète selon lui la mentalité américaine. “Le footballeur américain est toujours à 100%, à toujours vouloir faire mieux. C’est bien, ça rend le travail de préparateur plus facile“.
Le Français, qui s’inspire beaucoup du travail des grands clubs européens, a eu l’opportunité d’observer le FC Barcelone pendant une semaine en août, alors que l’équipe s’entraînait dans les infrastructures des New York Red Bulls. “Jai été impressionné par leur capacité à changer de rythme, à jouer, d’un coup, à une intensité élevée. Les accélérations de Messi sur 15 ou 20 mètres, c’est du tonnerre. Les meilleurs joueurs sont souvent aussi les meilleurs athlètes”.
Épanoui à New York et dans son club, Tony Jouaux n’en oublie pas pour autant son pays d’origine. “J’adore la France. Tous les matins au petit-déjeuner, le rituel c’est Le Monde et l’Equipe sur mon iPad. Je rentre en général une fois par an pendant les fêtes. Et au niveau football, j’essaye de voir le plus de matches possible”. Concentré sur la saison, le Français ne se voit pas pour l’instant retourner en Europe. “J’ai envie de rester ici et de gagner avec ce club”. Un objectif qui pourrait être atteint dès le 20 septembre, puisque les Red Bulls affronteront Kansas City en finale de la coupe des Etats-Unis. Avec trois joueurs français en plus du préparateur physique, nul doute que l’équipe pourra compter sur le soutien de nombreux supporters tricolores.