Vienne, 1902. Auguste Rodin et Gustav Klimt se rencontrent pour la seule et unique fois de leur vie, lors de l’exposition Beethoven organisée par la Sécession viennoise. Le courant artistique autrichien est alors présidé par Klimt, qui créé pour l’occasion l’une de ses œuvres les plus connues : la Frise Beethoven. Installée à l’entrée de l’exposition, la frise de 34 mètres de large sur 2 mètres de haut ne manque pas, à l’époque, de fasciner le sculpteur français.
Depuis le début de l’année 2017, le centenaire de la mort d’Auguste Rodin est célébré à San Francisco. Le 6 février prochain, cela fera également un siècle que Gustav Klimt se sera éteint. Le musée des beaux-arts de la Fog City a décidé de rendre hommage à ces deux « titans de l’art moderne », selon les mots de Martin Chapman, conservateur en charge de l’art décoratif et des sculptures au Fine Arts Museum de San Francisco.
Jusqu’au 28 janvier 2018, 32 oeuvres de Gustave Klimt, de l’huile sur toile la Nuda Veritas (1899) au tableau The Virgin (1913), vont épouser les 25 sculptures d’Auguste Rodin, oeuvres issues de la collection permanente du musée the Legion of Honor de San Francisco. L’exposition “Klimt & Rodin: An Artistic Encounter” a été imaginé comme « un dialogue entre ces deux maîtres de l’art moderne », explique Max Hollein, directeur du Fine Arts Museum.
« Il s’agit de la première exposition majeure de Klimt sur la côte ouest et la moitié des oeuvres ici sont exposées pour la toute première fois aux États-Unis », souligne Tobias G. Natter, conservateur invité de l’exhibition et expert reconnu de l’art viennois. Les tableaux du peintre autrichien sont disposés dans trois galeries du musée. Ils viennent tout droit de musées autrichiens et tchèques.
« Le travail de Rodin est le plus progressiste et provocateur de la sculpture moderne, analyse Martin Chapman. Cette exposition vous montre ce que Le Baiser de Rodin et Le Baiser de Klimt ont en commun. Et comment ils communiquent un message similaire à travers des matériaux différents. »