Largement dominé par le géant YouTube, le marché de la vidéo en ligne a récemment vu apparaître un nouvel acteur : Timiti. Derrière ce curieux nom se cache le Suisse Jeff Auberson. Fraîchement installé en Floride, cet ancien joueur de tennis professionnel de 43 ans, qui a également fait carrière dans le domaine de l’assurance, se lance aujourd’hui dans l’aventure digitale en proposant une alternative aux créateurs de contenu ainsi qu’à leurs spectateurs.
Il aura fallu près de trois ans de développement mais aussi boucler une levée de fonds de plus de trois millions de dollars afin de donner naissance à cette plateforme de vidéos en ligne qui, contrairement à certains de ses concurrents, met un point d’honneur à ne pas diffuser de publicités pendant le visionnage. « C’est plutôt pénible d’être constamment pollué par de multiples publicités indésirables qui, bien souvent, ne sont pas ciblées et surtout ne rapportent strictement rien aux créateurs de contenu, indique Jeff Auberson. Nous préférons ainsi focaliser l’attention des spectateurs sur chacune des productions sans aucune distraction ».
Comme sur la plupart des plateformes de streaming, les vidéos peuvent être partagées gratuitement, cependant chaque utilisateur devra redoubler d’effort et compter seulement sur une bonne stratégie de contenu afin de faire augmenter son audience. « Il est impossible d’acheter des vues, des « likes » ou encore des « followers », insiste l’entrepreneur suisse. Cela risque de blesser l’égo de certains en voyant que leur communauté n’est pas aussi grande que sur d’autres plateformes mais nous misons sur les réels « followers », ceux qui sont prêts à véritablement s’engager », précise le fondateur de cette plateforme dont le nom est inspiré de Thimithi, une cérémonie hindou de marche sur le feu. « Un petit clin d’oeil pour exprimer que chaque vidéo est mise à rude épreuve ».
Alors qu’il est assez difficile d’être rémunéré en tant que créateur de contenu, l’entrepreneur suisse, lui, promet aux chefs cuisiniers, professeurs de yoga ou encore organisations caritatives de monétiser rapidement leurs productions « sans attendre d’avoir des dizaines de milliers de vues comme sur d’autres plateformes », souligne-t-il. Chaque utilisateur peut ainsi héberger des vidéos disponibles gratuitement et insérer des liens renvoyant vers leur site e-commerce ou celui de leurs sponsors afin de dynamiser leurs ventes, proposer des vidéos à la demande ou encore créer une chaîne de contenus exclusifs accessible via un abonnement. « Nous leur offrons une autonomie complète, se félicite Jeff Auberson. Et ce sont les utilisateurs qui fixent leurs prix car eux seuls connaissent la valeur de leur travail ».
Autre particularité, les spectateurs n’ont pas la possibilité de mettre des commentaires sous chacune des vidéos hébergées sur Timiti. « Nous ne sommes pas là pour épiloguer, juger et encore moins critiquer, s’exclame Jeff Auberson. Si une personne apprécie ce qu’elle voit, elle peut le faire savoir en cliquant sur le pouce levé ou en s’abonnant à la chaîne du créateur de contenu, sinon, elle peut simplement passer son chemin. Nous souhaitons que cette plateforme garde un état d’esprit positif ».