Il était déjà venu en 1999. En 2011, le chanteur de reggae Tiken Jah Fakoly fait son retour à New York. Il s’est produit, vendredi, au mythique SOB’s et samedi, à Central Park, dans le cadre du festival de musique gratuit SummerStage. « J’avais eu d’autres propositions mais j’attendais quelque chose de plus gros. Quelque chose qui intéresse la presse. » Et il n’est pas revenu les mains vides : il apporte à ses fans américains un nouvel album : African Revolution. Sortie dans les bacs : le 23 août.
Agitateur de consciences, Tiken Jah Fakoly se démarque à travers ses chansons aux paroles engagées. Dans ses textes, il dénonce l’injustice, l’oppression et la désinformation. Son opposition au régime de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire lui a valu de s’exiler au Mali durant cinq ans. En 2007, il a été déclaré persona non grata au Sénégal après avoir critiqué le Président Abdoulaye Wade. S’il n’est plus en exil aujourd’hui, il continue de mener son combat. Sorti en Septembre 2010 en France, “African Revolution” en est la preuve. Avec des titres comme “Je dis non”, “Il faut se lever”, “Je ne veux pas ton pouvoir” ou encore “Laisse moi m’exprimer”, son album sonne comme une prémonition au Printemps arabe.
Dans cet album, Tiken Jah Fakoly se distance du reggae jamaïcain pour créer un authentique reggae africain. Il utilise des instruments traditionnels maliens comme la kora, composée de cordes reposant sur un grand chevalet de bois ou encore le ngoni, le soukou et le balafon. Cette influence du « blues mandingue » surprend et prouve que Tiken Jah Fakoly sait se renouveler. L’album est entièrement composé par le chanteur hormis la chanson “Je dis non”, écrite par Féfé (Saian Supa Crew).
Après dix albums et une victoire de la musique (en 2003, dans la catégorie reggæ/ragga/monde) les convictions de Tiken Jah Fakoly ne perdent pas de leur force. Aux Etats-Unis, il a l’intention de raconter la « vraie histoire de l’esclavage », sans donner plus de précision. Son engagement pour l’éducation reste intact : dans la chanson « African Revolution », qui a donne son nom à l’album, il exhorte la jeunesse à opérer une “révolution intellectuelle” : “Va à l’école mon frère, et découvre ce qu’ils sont en train de faire, cela ouvrira tes yeux”. Un combat pour l’éducation que le chanteur mène sur le terrain à travers son association “Un concert, une école”. Trois établissements ont déjà vu le jour au Mali et en Côte d’Ivoire. “C’est quand les gens savent lire et écrire qu’une révolution est possible”.
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