« J’ai eu trois vies », pose d’emblée Chantal Guillon. « D’abord dans le design d’intérieur. Puis, à Paris, rue Boissy d’Anglas, où je tenais un restaurant italien – j’avais un mari italien. Quand il est décédé, j’ai rejoint mes enfants ici, à San Francisco. »
Allure sobre et chic, le verbe économe et direct, la fondatrice des macarons éponymes nous reçoit dans le décor blanc, pastel, acidulé de son magasin de SoMa. « Je n’aime pas parler de moi. Je peux parler boulot », prévient-elle. C’est donc par touche qu’on découvre qui se cache derrière les fameux macarons bariolés – et un peu fêlés – de la Baie.
« Il faut avoir un but quand on vient aux Etats-Unis. » En 2008, Chantal Guillon arrive à San Francisco. Son visa touriste rapidement changé en visa d’entrepreneur, elle ouvre un premier magasin de macarons « de type franchise » avec ses enfants, dans Hayes Valley. A l’époque, « c’était la zone, il n’y avait rien ! Mais j’aimais l’endroit », résume-t-elle en concédant : « J’ai toujours fonctionné au feeling. »
Portée par « l’envie de voler de (ses) propres ailes », et les conseils de pâtissiers tels que Christophe Michalak, Chantal Guillon élabore ses recettes et commence à vendre sous sa propre marque en 2011, toujours accompagnée de sa fille et de l’un de ses fils. Pari gagné : un second magasin ouvre en 2012 à Palo Alto et un troisième en 2014, ici, à SoMa. Il accueille un café et la cuisine, d’où sortent désormais un million de macarons par an.
« On pourrait en faire beaucoup plus », note Chantal Guillon, qui travaille avec une vingtaine d’employés. Les petites pâtisseries inspirées notamment par sa mère, arlésienne, séduisent en majorité une clientèle asiatique, sont prisés pour les mariages et appréciés par les épicuriens du quotidien.
« Il n’y a pas de gluten de toute façon dans leur fabrication, mais j’en ai profité pour l’indiquer », ajoute Chantal Guillon, consciente et amusée de l’intérêt du sésame ‘GF’ dans la Baie aux mille régimes alimentaires.
Ascendance italienne oblige, la famille Guillon – Di Donato a un penchant pour le design. Le décor soigné de la boutique et du site internet en attestent – c’est sa fille, Alexandra Di Donato, qui fait les photos.
Les macarons s’y déclinent en couleurs et décors parfois étonnants (celui qui s’eppelle ‘Easter’, est décoré en abeille). Certains, telles des collections, sont saisonniers. Il y a aussi les projets auxquels la marque est associée comme le partenariat avec Gretchen Roehrs, une artiste locale, pour une nouvelle gamme d’emballage et de totes en tissus. « J’aime créer, innover, et j’y vais à fond », confie Chantal Guillon. Cela donne des parfums comme cassis-lavande, framboise-rose-lychee… ou mandarine-huile d’olive.
« J’aime prendre des risques, sinon je m’ennuie. Le stress, l’angoisse, c’est mon moteur », reconnaît Chantal Guillon. Sa plus grande surprise aux Etats-Unis : « la gentillesse des Américains. Ils m’ont vraiment donné ma chance ».
Quant aux écueils rencontrés, « je les balaie de ma mémoire », dit-elle. Le défi demain sera d’affronter une concurrence naissante. Et « d’ouvrir davantage de magasins ». Sur la côte Est ? « Il paraît que c’est moins cher qu’ici… ». Comprenez : Oui.
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Comment dit on en francais?One doesn’t have to pounds Almonds with sugar[bitter with sweet]adding sugar then egg white then crumbs before drying.Careme’s recite.