C’est une immense caverne. Un espace new-yorkais que le français Thierry Guetta a choisi lui même. Il en a fait un temple éphémère dédié à son art. “Icons”, c’est le nom de l’exposition qui se tient jusque fin mars. Thierry Guetta s’est fait connaître sous le nom de “Mr. Brainwash”. C’est lui qui a réalisé la couverture du dernier album de Madonna, “la nouvelle icône pop, celle qui remplace la Marilyn Warholienne“, confie-t-il, souriant. Sans doute l’acte artistique qui l’a fait accéder au grand public. Artiste coqueluche du gratin Hollywoodien, Thierry Guetta voit sa cote grimper en flèche depuis cinq ans. Certaines de ses toiles se vendraient aujourd’hui à 300 000 dollars.
On le classe dans les “street artistes” (les grapheurs), un terme qu’il ne renie pas, loin de là. Mais il tient à préciser sa filiation au Pop art. On l’aurait deviné sans peine : l’influence de Warhol, la figure de proue du mouvement, est là, presque omniprésente. Même si Guetta revendique une indépendance par rapport au maître : “Je fais beaucoup de portraits comme lui, oui, mais nos techniques sont différentes, nos modèles ne sont pas les mêmes !”
Rencontre avec le public
Arrivé dans les années 80 à Los Angeles (où il vit toujours), après avoir grandi en région parisienne, Thierry Guetta est un personnage, un vrai. Chapeau, lunettes noires, jean tâché de peinture… D’aspect revêche, fumeur, barbu, bourru parfois, l’homme est en fait une crème. On débute un entretien pour quelques minutes… mais la discussion dure finalement 1h30. Peut-être parce qu’on parle de lui, et qu’il aime ça. Mais très vite, c’est une vraie simplicité qui transparait.
Lors de l’ouverture de son exposition new-yorkaise, en février dans le Meatpacking District, Thierry Guetta est allé à la rencontre du public : “certaines personnes faisaient la queue dès 5h du matin“, s’exclame-t-il, presque surpris de ce succès populaire.
Des centaines de personnes ont donc foulé le sol bétonné de cet entrepôt immense, depuis le lancement de l’exposition en février. Le premier élément qui saute aux yeux, c’est ce pot de peinture de trois mètres de haut, renversé. Faux, bien sûr. Mais dans lequel on a envie de se jeter, tellement l’intérieur semble confortable.
Puis l’oeil est attiré par une gigantesque sculpture. Un cheval. En pneu ? “Ca a été une envie irrépressible pour moi d’en faire quelque chose, de le transformer”, explique Guetta. Peut-être aussi une réminiscence de l’univers de la rue, ou l’artiste Guetta est né.
Artiste… et businessman ! Sous les poutrelles métalliques de sa salle d’exposition sur la 13e West, il s’agite (beaucoup), négocie (souvent) et gère (tout). Il presse ses collaborateurs – des amis. Quand il est en ses murs, Thierry reste souvent tard, et ne cesse de travailler, même sur les oeuvres déjà exposées. “Je ne m’arrête jamais”, confie-t-il, une canette de Red Bull à la main. On veut bien le croire. Lors de ses premières années américaines, il fut vendeur de fringues vintage. Pour décorer sa boutique, il laisse son sens artistique s’exprimer. “C’est là que Michael Jackson m’a remarqué. Il a été mon premier et mon seul client. Et puis nous sommes devenus assez amis”, explique-t-il. Tout est parti de là. Puis les rencontres se sont multipliées, entraînant ce père de famille de 44 ans dans une incroyable ascension.
Un vrai cab dans une boîte de jouets
Sur les murs des centaines de portraits aux couleurs bariolées. Un “Hall of fame” présidé par sa majesté Madonna, et son Altesse Jackson. Des visages connus de tous, imprimés sur toiles, parfois détournés : on peut voir Marylin Manson portant la coiffure de Marylin Monroe, comme un juste retour des choses . On croise aussi Marcel Duchamp, Lagerfeld, Galliano… parmi d’autres. Ou bien des mosaïques créées à partir de morceaux de disques vinyls, des visages des Beatles à celui de Jay-Z, en passant par Bowie, Hendrix… Presque tout le show business mondial est là, brillant de mille feu, sous une fausse stéréo géante où s’était caché le DJ lors du vernissage. Des idées, des techniques qui font mouche à chaque fois.
“Démesure”. Voilà l’un des maître-mot de Thierry Guetta. Que ce soit pour ces bombes de peintures de deux mètres de haut , aux couleurs de marques célèbres, ou ce vrai “Yellow Cab” glissé, comme par magie, dans une boîte de jouet mise à l’échelle, criante de réalisme, et étiqueté “Toys’r’us – $2,99”. La pop culture élevée au rang d’art pour grands enfants.
Au dessus de la porte de garage qui clôt l’endroit, un portrait de Barack Obama en Superman. Il y a deux ans, c’était la vitrine de Mr Brainwash. Cette fois, on le voit à peine, perdu parmi toutes ces icônes. De là à y voir un signe des temps…
“Icons” – Mr Brainwash : 415 W. 13th Street, à Manhattan. Jusqu’à fin mars.
0 Responses
Très bel article sur un artiste non moins exceptionnel. L’exposition est tout simplement époustouflante. A noter à la sortie: un mot gentil de l’artiste ainsi que les reproductions de ses oeuvres sous forme de posters et de flyers distribuées gratuitement. Que demander de plus?
The guy is a hoax…Il est embauché par Banksy.
Il est dingue cet article ! vous ne vous etes pas rendu compte que MBW est une grosse blague orchéstrée par Banksy ?
avez vous au moins vous “exit through” !?
au moins le piège à fonctionner mais bon c’est décevant de vous voir tomber dans le panneau aussi facilement !
Bon bah maintenant qu’on sais que Mr Brainwash est une création de Banksy pour se foutre de la gueule du business de l’art je pense que cet article peut être effacé !
peut-être quelque chose d’un peu plus compliqué que cela mais l’article mériterait d’être plus fouillé et moins dithyrambique d’admiration !!
Je pense que l’idée que Mr Brainwash est une création de Banksy est une jolie histoire pour faire vendre du papier.
y a qu a regarder “faites le mur” bientot en DVD
Bigscam le fait que Mr Brainwash soit une création de Banksy n’est qu’une hypothèse. Pour l’instant un énorme mystère plane sur ce documentaire réel ou fictif je ne pense pas que cette article devrait être effacé; laissons passer le temps et on verra bien. Je suis du même avis que toi mais je pense aussi qu’il faut laisser un peu de mystère après tous on ne sait rien du tout sur ce qui est vrai et sur ce qui est faux dans ce documentaire…..
c’ est vrai ses peut être une création.Sinon si il est réel, c’ est une poubelle qui montre bien que les gens avales n importe quelle forme d’ arts.ce mec est rien c est juste un businessman sans aucun talent.Et même si il n existe pas il y a des artistes comme lui qui existe et c’ est minable.petite pensé a tous les graffeur tagueur ou autre street artiste qui ne font pas sa pour la monnaie
cet article est